J'essaie juste de me comporter en bonne citoyenne, tente d'être civique dans ma pensée et mes actions, m'impose du mieux que je peux à respecter notre belle planète mais bon, je n'ai jusqu'ici engager aucun combat. Ne serait ce pas le temps ? qui se sent prêt à cela aujourd'hui, qui a commencé ? quel que soit le thème des batailles, j'aimerais savoir...
Loin de moi la volonté de squatter le forum, mais j'ai attendu quelques heures que des âmes généreuses répondent à ta question, et la bouteille de Shiraz australien aidant, je me lance, une fois de plus, pour vous radoter ma vie en moins de 10 000 caractères... Pardonnez-moi, mon post sera interminable.
Bon. Comment dire ça.... J'ai été éduquée à l'école catholique et malgré qu'aujourd'hui, je sois une bonne petite agnostique, j'adore l'histoire de Jésus. Qu'il fut, qu'il ne fut pas, je trouve que le récit de sa vie, tout comme le récit de la vie d'autres personnages, comme Gandhi, comme Socrate, la soeur Emmanuelle, les gens de Wounded Knee, que m'importe qui pourvu qu'il/elle se soit illustré(e) par ses actions m'inspire et me motive à me libérer et m'écarter des voies toutes tracées. Et si des sacrifices s'imposent, j'en ressens une certaine fierté de m'y soumettre, après tout, dans la passion, je suis en bonne compagnie. Mégalomane, vous dites? Et comment, que je vous réponds!
Si tu es comme moi, tu penses peut-être que la société peut être améliorée. Si tel est le cas, évite les sentiers battus. Mais avant de t'aventurer dans la jungle vіегgе de l'anarchisme, étudie ce que tu peux du terrain. Ainsi, qu'est-ce qui fait vibrer les cordes de ton violon? Moi, je suis amoureuse de la Terre qui nous fait vivre, je n'y puis rien, je l'aime comme elle est, dans toute sa diversité biologique, dans toute sa belle cruauté. je voudrais que les générations d'êtres conscients qui l'habiteront durant les siècles à venir puissent en faire l'ехрéгіепсе. Alors, je m'éduque de son fonctionnement, іпtіmе et global. Ensuite, les gestes à poser pour la respecter viennent de soi. Vraiment. Aucun effort, juste ma peur d'être hypocrite devant elle. Quand on l'aime, on veut être plus près d'elle, пus comme elle, arides comme elle, riches de beauté rudes, comme elle. Le reste n'importe que si peu. On se sent si coupable d'enfreindre ses lois, comme on se sentirait coupable de ne point être fidèle à l'amour de sa vie.
Et puis, j'aime la conscience qui nous habite. J'aime cette étincelle qui fait que chaque humain est un être conscient, j'aime, plus que tu peux l'imaginer, penser qu'on puisse tous, hommes et femmes de maintenant et de demain, se réaliser et vivre heureux. Si je meurs demain, je sais que cette même étincelle qui me fait vibrer existera dans des milliards d'êtres, des enfants libres encore au Mexique, des vieillards maugréant en Mongolie, dans ma voisine à la petite vie bien rangée au Québec. Et c'est comme s'ils étaient moi, et moi eux. Et dès lors, comment pourrais-je accepter qu'on les traite avec moins de bienveillance que j'en accepte envers moi? Et c'est ce qui me motive à acheter des produits équitables, par exemple, à acheter des produits qui ne les réduit pas en еsсlаvаgе et qui leur dit, directement ou non: "vous méritez le sort ingrat qui est le vôtre". Et si je n'en trouve pas, je m'en passe. Oh! je peux me passer de sucre! C'est ridicule de penser autrement. Et quand un bourgeois riche et cupide se fait siennes leurs énergies vitales, à ces êtres pareils à moi, je ne l'encourage pas, au point parfois de sacrifier mes quelques centimes gagnés à planter des fleurs. Simplicité volontaire, insécurité financière, sacrifice de mon confort matériel, tout cela est très peu si je peux, en échange, avoir l'assurance de ne pas participer au viol du monde. Et un jour, si la force me vient, j'espère sincèrement me lever et repousser activement les violeurs de la Terre loin de leur victime, de leurs victimes, peu m'importe le regard que portera sur moi la foule de témoins complices, parfois malgré eux, de cet acte immonde. Mais avant de faire cela, il me faut me cultiver, et devenir assez forte, me préparer, afin de ne pas succomber avant que mon geste ait porté fruit, sinon, à quoi bon?
Ainsi, que peux-tu faire sinon: t'éduquer, t'alimenter, te protéger, ne pas encourager volontairement ou non le viol de la Terre et du monde, agir, t'exprimer, t'aimer comme tu aimes le reste du monde? Fais d'abord cela, apprends, prépare-toi comme un athlète pour une compétition, vis et aime, et implique-toi corps et âme, n'aie aucune peur! Deviens bénévole! Et souviens-toi, quand ça ne te semble pas suffisant, comme l'ont dit les féministes des années 70, que le politique est personnel et tout ce que tu fais dans le privé est un acte politique.
Pour votre consolation, ce post peut être lu en guise de remède à l'insomnie.