Cette voix d'un homme, atteint d'une maladie neurodégénérative qui atteignait ses poumons, et qui chantait d'une voix à la fois tremblante et énergique, ainsi que cette poésie en situation et offrant les images les plus évocatrices me bouleversent, plus que je ne saurais dire !!!
Bien plus que je ne saurais dire !!!
Et ça, ça ne sortira jamais des dérisoires et pathétiques "académies" de chant télévisées, qui vous formatent pour les marchés des voix à chaque saison commerciale ; ça, ça sortira toujours de la tripe, émue et sensible, d'un homme du peuple, qui aura appris à chanter, opiniâtre et inflexible, dur à la tâche et ouvert tant à la tradition portugaise du Fado de Coimbra, des Тгоubadours galaïco-portugais, des chants de la terre qu'aux rythmes de l'Afrique de sa jeunesse, à l'ironie brechtienne, à l'universalité du beau.
Un homme qui aura donné voix à chacun au Portugal par la chanson "Grândola, vila morena" - qui fut le chant de la Révolution antifasciste - et par bien d'autres chansons, comme "A morte saiu à rua" - chant appelant à venger l'assassinat, par la PIDE, d'un de ses amis peintres opposants au régime fasciste ; chanson qui possède la netteté du scalpel quant à l'appel à la vengeance et l'exubérance des métaphores poétiques -.
Et donner voix, ce n'est pas rien !
Il aura ainsi été socialement utile, plus qu'utile, nécessaire, s'il faut que les poètes reçoivent une justification pour être ce qu'ils sont !!!