Chronique de : Danielle Choquette
Notre mémoire travaille toute la journée et même la nuit. Elle stocke toutes sortes de faits, chiffres, apprentissages, événements, émotions tristes et heureuses, manière de faire, etc. On emmagasine tellement d’informations que de temps à autre, il devient nécessaire de se délester des surplus et d’oublier. Mais le plus surprenant est qu’on peut modifier les souvenirs jusqu’à les imaginer.
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1. Quand se souvient-on ?
Il existe des façons de garder en mémoire certains apprentissages ou ехрéгіепсеs. Parfois, on a le contrôle, d’autres fois, non. A. Lorsqu’on est interrompu au milieu d’un événement, le souvenir est plus vivace: vous vous réveillez au milieu d’un rêve, vous vous en souvenez. B. Un « souvenir flash » est associé à un moment fort, qu’il soit dramatique ou heureux: chacun sait où il se trouvait le 11 septembre 2001. C. Quand un événement nous semble important, on se le rappelle bien: pensez à une rencontre sentimentale. D. On mémorise mieux les débuts et les fins de série: si vous êtes aux études, pour mémoriser des dates ou les verbes d’une langue, changez l’ordre de vos listes une fois de temps en temps.
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2. Quels souvenirs entretient-on ?
Lorsqu’on est en forme, ce sont les souvenirs heureux qui nous viennent en tête. Dans les moments de tristesse ou de colère, on cultive plutôt les souvenirs malheureux ou agressifs. Mais le problème de l’œuf ou de la poule perdure: est-ce que c’est l’émotion présente ou le souvenir qui vient en premier ? Un truc: si l’on ressasse un événement pénible, efforçons-nous de penser à un souvenir heureux, on verra si ça marche.
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3. Modifier les souvenirs.
Il existe des souvenirs ni tout à fait faux ni tout à fait vrais. Il y a plusieurs années, Frederic Bartlett, psychologue britannique, a fait lire à un groupe d’étudiants des contes amérindiens qui étaient éloignés de leur culture. Les étudiants devaient ensuite raconter ce qu’ils en avaient retenu. Résultat: ils énonçaient les grandes lignes de façon assez juste, oubliaient certains passages, mais surtout ils modifiaient les détails qui ne correspondaient pas à leurs connaissances et à leur ехрéгіепсе de vie. C’est ainsi que le psychologue a conçu une théorie selon laquelle nous créons des schémas mentaux pour faciliter le stockage des souvenirs. On reçoit plus d’informations qu’on peut en gérer. Pour régler le problème, on schématise et tout devient cohérent. Ça s’appelle tourner les coins ronds.
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4. Des souvenirs carrément faux.
Elizabeth Loftus, une psychologue américaine, se passionne pour la mémoire et s’intéresse depuis plusieurs années aux faux souvenirs. Dans l’une de ses recherches, Avoir serré la main de Bugs Bunny pendant une visite à Disneyland, Jacqueline E. Pickrell et elle ont démontré à quel point la mémoire est influençable. Après avoir vu des publicités montrant Bugs Bunny à Disneyland, 60 % des sujets interrogés ont affirmé avoir serré la main de Bugs Bunny lors de leur visite, 50 % ont dit l’avoir serré dans leurs bras, 69 % ont pensé lui avoir touché l’oreille et un a dit l’avoir vu tenir une carotte. Or, en réalité, Bugs Bunny n’est pas un personnage de Disney, mais bien de la compagnie Warner Bros. En ce qui concerne Bugs Bunny, c’est plutôt drôle de voir à quel point nous sommes influençables, mais il existe des cas d’accusations fondées sur de faux souvenirs qui sont dramatiques.
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5. Peut-on utiliser positivement les faux souvenirs ?
Aujourd’hui, Elizabeth Loftus s’intéresse à l’implantation de faux souvenirs qui auraient un effet positif. Ainsi, une personne en surplus de poids pourrait se laisser convaincre qu’elle déteste la crème glacée et adore les asperges! En cette période de l’année où on se demande à quoi au juste se rapporte la devise du Québec, «Je me souviens», c’est peut-être un Ьоп mоmепt pour se rappeler que la mémoire est complexe, imaginative, créative, parfois même débordée.
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Lien de l'article
http://www.journaldemontreal.com/2016/07/02/5-choses-a-savoir-sur-nos-souvenirsBonne lecture
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