Les 16-18 ans ont toute la légitimité pour s’exprimer, dire ce qu’ils veulent pour l’avenir, décider de celles et de ceux qu’ils souhaitent voir porter leurs aspirations.
Je pense aussi que ce serait un moyen de rétablir, petit à petit, la confiance démocratique entre les jeunes et leurs représentants. Les jeunes ne se désintéressent pas de la politique : ils s’engagent autrement, sur les réseaux sociaux, dans la rue, sur des causes qui les animent comme l’environnement, l’égalité entre les femmes et les hommes, les luttes contre les discriminations. Les discours paternalistes de certains responsables politiques ne fonctionnent plus. Les jeunes ne veulent pas des consignes mais des conseils. À ceux qui pensent qu’ils ne seraient pas en capacité de faire des choix raisonnés et voteraient sous influence, non peut leur rappeler que c’était exactement le même argument qui était opposé aux femmes au moment de leur accorder le droit de vote en 1944.
Pour développer pleinement cette pensée libre et indépendante, le droit de vote à 16 ans devra être accompagné d’un renforcement de l’éducation citoyenne au lycée.
Je suis convaincu que l’abstention qui touche aujourd’hui les jeunes est moins le résultat d’un manque d’intérêt que d’un déficit d’initiation à la vie politique et citoyenne. On ne vote pas sans savoir pourquoi on vote.
Plusieurs pays en Europe ont déjà franchi le pas du droit de vote à 16 ans. C’est le cas en Autriche et à Malte. En Allemagne dans certains Lander, en Écosse et en Estonie, celui-ci est ouvert aux élections locales. À l’heure où nous parlons, un projet de loi est en train d’être voté en Suisse, plusieurs partis allemands l’ont remis à l’agenda.
Le vote est le premier des droits civiques. Si nous voulons que les jeunes retrouvent confiance demain dans la politique, faisons leur confiance aujourd’hui.