Anthologie du vers unique - de Georges Schehadé - Littérature & poésie

Composée selon le principe du cadavre exquis ( aménagé car il n'y a de syntaxe que l'apposition des vers, page après page), cadavre exquis qui est le procédé littéraire approchant le plus celui de l'association libre des idées adoptée par les psychanalystes (l'inconscient étant une des découvertes théorisées à l'époque et saluées par André Breton), association visant à l'inattendu, par la brisure de la logique de surface, cette anthologie, de Georges Schehadé, cousin libanais de langue française des surréalistes parisiens, acсumule les choix uniques, mais nécessaires, choix uniques en chaque texte, choix nécessaires à notre étonnement.

Il n'y a pas d'avant, pas d'après, mais une condensation en une seule ligne, en un seul vers ; cette concentration, par la rareté des mots, par l'introduction du lecteur au milieu des choses, par la force qui nous oblige à compléter, fait émaner alentour ce par quoi nous sommes contraintes à habiller les lignes prises au hasard ou selon l'ordre (celui du goût) de Georges Schehadé.

Et nous tissons des événements, une atmosphère, un tout ; de ces haïkus réduits malgré eux à une seule ligne, il apparaît une opulence de rêveries : nous nous métamorphosons "Maintenant je suis flûte et l'on me porte епvіе" ; nous sommes avisés par un moraliste "Nous sommes libres de faire le bien" ; nous devenons poisson dans ses étroitesses "Tout se fit ombre et aquarium ardent", mais nous ne savons en quels lieux ; nous empruntons la voie aérienne d'une métaphore "L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes".

Les longs romans

vous ennuient ?

Vous voulez composer

vos propres fictions ?

Choisissez votre ton : ironique drolatique "Ceux qui sont chauves à l'intérieur de la tête" ; amoureux tendre vaporeux "Pour ton œil qui devient rêveur ou paysage" ; rétrospectif pour un récit de vie "Sinon l'enfance, qu'y avait-il alors qu'il n'y a plus" (là ne dirait-on pas du Saint-John Perse ???) ; éгоtіԛuе sепsuаliste "En sortant de moi caressait [oui, caressait] mes lèvres et ma voix".

Lancez-vous !!!

Notons que, tout à loisir, le point final ou la virgule terminale ayant été supprimée, chaque phrase pourra s'intégrer au fil de vos dérives d'imagination.

Bonjour Climax,

Bon retour sur le forum

Sweetheart, ta barbe qui doit râper est toujours un rêve d'homme ah là là. Je te claque quatre bises, à la bigoudène : merci pour ton salut ; tu es gentil, prévenant, bon à marier !!!

"Еsсlаvе va dire à ta mаîtгеssе que son lit est une rivière de fleurs"


"Et l'arbre balancé qui perd une pincée d'oiseau"


""Femme je suis, povrette et ancienne" (ah, celui-ci m'émeut, c'est François Villon faisant s'exprimer sa mère avant de lui léguer dans son Grand Testament La Ballade pour prier Notre Dame)

"Un bras de balançoire encense le silence"

"Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir" (je ne vérifie pas, mais cela sonne comme un vers blanc d'Arthur Rimbaud, dans une "Saison en enfer", non ??? Ou serait-ce Baudelaire ???)

"Pour l’œil qui sait voir l'âme des choses"

Il y a à la fin, pour 219 lignes/vers, une table des auteurs : je suis соuіllu et соuіllon, tiens !

Alors, je pourrais vérifier ce que je subodorais plus haut, mais j'ai omis de noter la numérotation des page me laissant supposer un auteur !!!

Ô merci ! merci pour ce certificat lol

En réponse au message de sweetheart :

Ô merci ! merci pour ce certificat lol

Toi, tu vas bientôt faire partie de mon harem, hélas imaginaire, de mâles entiers ; tu as, par ailleurs, toute l'allure et la pondération du non-eunuque en chef, bref tu es bon à marier, je te dis !!!

Alors je vais me mettre en recherche d'une imprimante dernier cri, choisir un beau papier, au grain incomparable, au toucher unique !
Je vais ensuite sortir ces trois mots fabuleux, émanant de la haute autorité que vous savez, d'une des sommités en matière lusitanienne et oculaire. Et une fois ces mots savoureux couchés sur le papier, je les encadre avec du bois précieux et...

.... et si le prochain mecton trouve à r'dire et r'fuse les bans, bah j'lui sors ce "bon à marier" et... vlan, en plein sur sa p'tite gueule

En réponse au message de sweetheart :

Alors je vais me mettre en recherche d'une imprimante dernier cri, choisir un beau papier, au grain incomparable, au toucher unique !
Je vais ensuite sortir ces trois mots fabuleux, émanant de la haute autorité que vous savez, d'une des sommités en matière lusitanienne et oculaire. Et une fois ces mots savoureux couchés sur le papier, je les encadre avec du bois précieux et...

.... et si le prochain mecton trouve à r'dire et r'fuse les bans, bah j'lui sors ce "bon à marier" et... vlan, en plein sur sa p'tite gueule

Oui, d'ailleurs la première édition chez Ramsay, avec couverture noire tissée, de "L'Anthologie du vers unique" a de la grâce, du feutré, de l'élégance, et détache mieux les vers sur sa belle substance que le livre de poche que je vous propose plus haut : tout est dans le papier, et sa nuance, serait-elle ordinaire, Cœur de Tendresse.

En tout cas, te voilà désormais blanchi, tu diras que c'est l'оЬséԁé sепsuеl de Ton Gay qui t'a certifié : ça aura de la classe et ça clouera les mauvaises langues, na !

J'ai usé de la machine à mouliner, oui, "Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir", "Le bateau ivre", Arthur Rimbaud !!!

Tu as oublié ton soutif Clic Cli