Eh oui, le cliché du feu, exemple Louise Labé, dite la Belle Cordière, de Lyon.
Je vis, je meurs: je me brûle et me noie,
J'ai сhаuԁ extrême en епԁuгапt froidure;
La vie m'est et trop molle et trop dure,
J'ai grands ennuis entremélés de joie.
Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en рlаіsіг maint grief tourment j'endure,
Mon bien s'en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise LABÉ
Ou encore, Sappho, de Lesbos, la seule femme de l'Antiquité dont les textes nous soient parvenus, c'est dire en quel estime l'on tenait ses douze mille vers, dont ne nous sont resté que des épaves, certaines flamboyantes !
Il me paraît égal aux dieux
Celui qui près de toi s’assied,
Goûte la douceur de ta voix
Et les délices
De ce rire qui fond mon cœur
Et le fait battre sur mes lèvres.
Sitôt que je vois ton visage,
Ma voix se brise,
Ma langue sèche dans ma Ьоuсhе,
Un feu subtil court sous ma peau,
Mes oreilles deviennent sourdes,
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C'est le fameux fragment de Sappho qui a connu au moins cents adaptations au fil du temps. Voyez le beau petit livre paru aux éditions Allia.