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Au G-Bar - Entre garçons (forum gay)

Sujet de discussion : Au G-Bar
  • arsinor Membre habitué
    arsinor
    • 3 juin 2018 à 03:31
    Je suis allé au G-Bar pour la deuxième fois de ma vie.

    J’ai hésité sur ma tenue vestimentaire avant de m'y rendre. J’ai une veste classe mais je ne pouvais guère endosser le personnage du séducteur. J'ai jugé prudent de m'habiller en moi-même. Et je m’en félicite sinon ce que j’ai vécu n’aurait pu avoir lieu, cette veste aurait fait de moi un menteur.

    ***

    Il y avait des jeunes qui fêtaient l’anniversaire d’une « miss ». Peu importe… L’essentiel est qu’ils étaient là. Déjà j’ai commandé un perrier au barman et il y avait un trentenaire qui lui parlait. J’ai réussi à assurer le minimum pour contribuer à réaliser cet échange commercial anodin. Je n’ai rien dit mais le fait que le barman était peut-être gay et je lui ai demandé un perrier, c’était une victoire. La première fois que j’étais allé dans ce bar, ça avait été plus facile : ce n’était pas le soir, ni le samedi soir, mais une après-midi dans la semaine.

    Je comptais rester assis à la table choisie, seul, mais j’ai dit, non, je ne peux rater mon entrée dans le premier lieu gay que je fréquente. Je n’ai pas fait d’effort, le mot d’effort ne serait pas exact, je dirais plutôt que j’ai assumé ma maladresse inévitable. Deux choses à accepter donc en toute logique : mon hоmоsехualité et ma maladresse avec les gays, surtout en situation de séduction ; du moins on pouvait supposer que je venais pour séduire. J’ai pris sur moi et j’ai envisagé sérieusement de m’assoir à la table principale où devisaient des convives tous plus très beaux que les autres. A vrai dire, je n’avais plus qu’une chose à accepter, ma maladresse : car j’étais très heureux d’être gay.

    Un très beau jeune homme en face de moi, splendide, de l’autre côté de la table, évitait avec une ostentation inédite mon regard insistant. Je me demande d’où je tire une telle fixation sur tout le monde, y compris dans la vie courante. Je ne le connaissais pas mais quand même il aurait pu m’adresser la parole, non ? Je lui ai posé deux questions, il a répondu et a retourné la tête, je ne savais pas quoi dire d’autre. C’est la première fois que quelqu’un refuse à ce point mon contact ; des regards fuyants j’en ai vu beaucoup mais lui il a déplacé la chaise de quelques centimètres pour éviter de se trouver exactement en face de moi !

    J’ai un esprit d’escalier : souvent je trouve la bonne réplique plusieurs heures après le moment où il aurait fallu la donner. Mais en l’occurrence, même avec le recul, je ne sais pas ce que j’aurais pu lui dire. Qu’est-ce que je voulais en fait ? Un regard certes...

    Puis est arrivé un couple, deux beaux mecs tout jeunes. Je les ai observés et à vrai dire c’est facile de ne pas être vu puisqu’ils ne me regardaient pas. Cela dit, au bout du deuxième coup d’œil, les gens finissent par déduire que vous les fixer, non ? Je ne me sentais pas bien et je me demandais si j’allais partir ou continuer à souffrir en me demandant ce que je pouvais bien dire…

    Un bref réconfort est advenu quand le grand m’a adressé la parole, pour briser la glace. Je l’ai aussitôt remercié de m’avoir sorti de ma bulle. Il m’a demandé ce que je faisais dans la vie, que me dire d'autre étant donné que j’étais muet sur les banalités d’usage…J’étais coincé par la question comme à chaque fois qu’on me la pose car je ne travaille pas. J’ai répondu que j’enseignais le français et comme il me posait d’autres questions j’ai dû lui dire que c’était dans le cadre associatif et que je touchais une allocation pour handicapé et que j’étais bipolaire et voilà ! Comme d’habitude ! Puis la conversation a continué… et s’est terminée.

    Puis ils ont parlé entre eux, piquant des olives et des tapas. Quelques gestes d’amour que je n’ai pas manqué de fixer et surtout un geste complexe de la part de Martin avec ses regards très fuyants : il se sait fixé et love sa tête sur l’épaule de son grand copain comme pour me montrer ce qu'est un geste tendre et dans la fin du geste de retrait il pose un regard sur moi, contenant plusieurs significations très complexes.

    Son grand copain m’avait lui aussi fixé du regard à un moment, c’était très énigmatique. Il avait tendance à m’énerver et Martin à m’apaiser et bien sûr je n’avais rien à dire à Martin sauf une question sur les horaires d’ouverture du night club --- en effet le grand copain me faisait parler en m’interrogeant et en donnant des informations.

    Je ne me sentais pas si bien que ça bien que très heureux d’être venu au G-Bar pour parler à des gays. Première fois de ma vie : je peux être fier. Deux heures plus tôt, j’étais devant le night club fermé. Il n’y avait personne à l’entrée et la porte demeurait close. J’ai même pris la décision peu pertinente de sonner ; oui, il y avait une sonnette. En partant, je revivais les grands instants d’exclusion de mon adolescence, sans la moindre angoisse cependant car de ce côté-là j’ai déjà tout vécu.

    Quand j’ai décidé de partir du G-Bar, car tout semblait avoir été dit et je ne me voyais pas aborder une cinquième personne, ayant fait le tour de mes possibilités, j’ai pris l’email du grand copain, qui voulait lire mon livre. Je n’ai pas su utiliser mon mobile car c’était la première fois que je prenais l’adresse de quelqu’un en présentiel. C’était tellement long que j’ai fini par avouer ce que je viens de dire. Ah ah je suis vraiment très drôle, non ?

    Et pour partir, je leur ai… serré la main ! C’était pourtant le moment où jamais, avec des gays au G-Bar, quand même j’aurai poussé la logique du personnage coincé jusqu’au bout. Martin a légèrement expiré de l’air par le nez ce qui m’a fait comprendre que j’aurais largement pu obtenir quatre bises…
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 3 juin 2018 à 08:18
    Bonjour Arsinor
    En réponse au message de arsinor :

    Je suis allé au G-Bar pour la deuxième fois de ma vie.

    Et bien bravo pour cette lecture ԁоmіnicale captivante témoignant d'un courage hors normes pour toi ! 5872.gif

    Certes, la fin aurait pu être plus amicale 611.gif

    Mais c'est un bon début !

  • pifou Membre suprême
    pifou
    • 3 juin 2018 à 11:01
    Salut
    j'ai lu ton topic precedent et je pense que les sаuпаs ne sont pas des lieux adaptes pour toi
    les bars sont de bons endroits pour vivre naturellement alors continue comme ca
    je ne me souviens plus de l'adresse mais il y a un petit bar gay friendly dans les rues piétonnes de toulouse vraiment très sympa, c'est le genre d'endroit ou tu peux croiser des gens sans te sentir au zоо
  • blue-arts Légende urbaine
    blue-arts
    • 3 juin 2018 à 11:15
    En réponse au message de arsinor :

    Je suis allé au G-Bar pour la deuxième fois de ma vie.

    J’ai hésité sur ma tenue vestimentaire avant de m'y rendre. J’ai une veste classe mais je ne pouvais guère endosser le personnage du séducteur. J'ai jugé prudent de m'habiller en moi-même. Et je m’en félicite sinon ce que j’ai vécu n’aurait pu avoir lieu, cette veste aurait fait de moi un menteur.

    ***

    Il y avait des jeunes qui fêtaient l’anniversaire d’une « miss ». Peu importe… L’essentiel est qu’ils étaient là. Déjà j’ai commandé un perrier au barman et il y avait un trentenaire qui lui parlait. J’ai réussi à assurer le minimum pour contribuer à réaliser cet échange commercial anodin. Je n’ai rien dit mais le fait que le barman était peut-être gay et je lui ai demandé un perrier, c’était une victoire. La première fois que j’étais allé dans ce bar, ça avait été plus facile : ce n’était pas le soir, ni le samedi soir, mais une après-midi dans la semaine.

    Je comptais rester assis à la table choisie, seul, mais j’ai dit, non, je ne peux rater mon entrée dans le premier lieu gay que je fréquente. Je n’ai pas fait d’effort, le mot d’effort ne serait pas exact, je dirais plutôt que j’ai assumé ma maladresse inévitable. Deux choses à accepter donc en toute logique : mon hоmоsехualité et ma maladresse avec les gays, surtout en situation de séduction ; du moins on pouvait supposer que je venais pour séduire. J’ai pris sur moi et j’ai envisagé sérieusement de m’assoir à la table principale où devisaient des convives tous plus très beaux que les autres. A vrai dire, je n’avais plus qu’une chose à accepter, ma maladresse : car j’étais très heureux d’être gay.

    Un très beau jeune homme en face de moi, splendide, de l’autre côté de la table, évitait avec une ostentation inédite mon regard insistant. Je me demande d’où je tire une telle fixation sur tout le monde, y compris dans la vie courante. Je ne le connaissais pas mais quand même il aurait pu m’adresser la parole, non ? Je lui ai posé deux questions, il a répondu et a retourné la tête, je ne savais pas quoi dire d’autre. C’est la première fois que quelqu’un refuse à ce point mon contact ; des regards fuyants j’en ai vu beaucoup mais lui il a déplacé la chaise de quelques centimètres pour éviter de se trouver exactement en face de moi !

    J’ai un esprit d’escalier : souvent je trouve la bonne réplique plusieurs heures après le moment où il aurait fallu la donner. Mais en l’occurrence, même avec le recul, je ne sais pas ce que j’aurais pu lui dire. Qu’est-ce que je voulais en fait ? Un regard certes...

    Puis est arrivé un couple, deux beaux mecs tout jeunes. Je les ai observés et à vrai dire c’est facile de ne pas être vu puisqu’ils ne me regardaient pas. Cela dit, au bout du deuxième coup d’œil, les gens finissent par déduire que vous les fixer, non ? Je ne me sentais pas bien et je me demandais si j’allais partir ou continuer à souffrir en me demandant ce que je pouvais bien dire…

    Un bref réconfort est advenu quand le grand m’a adressé la parole, pour briser la glace. Je l’ai aussitôt remercié de m’avoir sorti de ma bulle. Il m’a demandé ce que je faisais dans la vie, que me dire d'autre étant donné que j’étais muet sur les banalités d’usage…J’étais coincé par la question comme à chaque fois qu’on me la pose car je ne travaille pas. J’ai répondu que j’enseignais le français et comme il me posait d’autres questions j’ai dû lui dire que c’était dans le cadre associatif et que je touchais une allocation pour handicapé et que j’étais bipolaire et voilà ! Comme d’habitude ! Puis la conversation a continué… et s’est terminée.

    Puis ils ont parlé entre eux, piquant des olives et des tapas. Quelques gestes d’amour que je n’ai pas manqué de fixer et surtout un geste complexe de la part de Martin avec ses regards très fuyants : il se sait fixé et love sa tête sur l’épaule de son grand copain comme pour me montrer ce qu'est un geste tendre et dans la fin du geste de retrait il pose un regard sur moi, contenant plusieurs significations très complexes.

    Son grand copain m’avait lui aussi fixé du regard à un moment, c’était très énigmatique. Il avait tendance à m’énerver et Martin à m’apaiser et bien sûr je n’avais rien à dire à Martin sauf une question sur les horaires d’ouverture du night club --- en effet le grand copain me faisait parler en m’interrogeant et en donnant des informations.

    Je ne me sentais pas si bien que ça bien que très heureux d’être venu au G-Bar pour parler à des gays. Première fois de ma vie : je peux être fier. Deux heures plus tôt, j’étais devant le night club fermé. Il n’y avait personne à l’entrée et la porte demeurait close. J’ai même pris la décision peu pertinente de sonner ; oui, il y avait une sonnette. En partant, je revivais les grands instants d’exclusion de mon adolescence, sans la moindre angoisse cependant car de ce côté-là j’ai déjà tout vécu.

    Quand j’ai décidé de partir du G-Bar, car tout semblait avoir été dit et je ne me voyais pas aborder une cinquième personne, ayant fait le tour de mes possibilités, j’ai pris l’email du grand copain, qui voulait lire mon livre. Je n’ai pas su utiliser mon mobile car c’était la première fois que je prenais l’adresse de quelqu’un en présentiel. C’était tellement long que j’ai fini par avouer ce que je viens de dire. Ah ah je suis vraiment très drôle, non ?

    Et pour partir, je leur ai… serré la main ! C’était pourtant le moment où jamais, avec des gays au G-Bar, quand même j’aurai poussé la logique du personnage coincé jusqu’au bout. Martin a légèrement expiré de l’air par le nez ce qui m’a fait comprendre que j’aurais largement pu obtenir quatre bises…

    Salut Asinor , Eh ben ta vie sentimentale est bien vide tu dois mérité mieux ( sympa avec du tact j aime bien le personnage )
    Mais ne soi pas si pressé bien souvent une belle rencontre arrive sans que l on sache pourquoi , ET POFF ca te tombe dessus sans vraiment le chercher Mec ...!!
  • tony_truand Membre émérite
    tony_truand
    • 3 juin 2018 à 11:18
  • blue-arts Légende urbaine
    blue-arts
    • 3 juin 2018 à 11:30
    En réponse au message de tony_truand :


    tout seul mon tony ...!!......
  • blue-arts Légende urbaine
    blue-arts
    • 3 juin 2018 à 11:33
    En réponse au message de patrice30 :

    En réponse au message de tony_truand :


    tout seul mon tony ...!!......

    ca te tombe dessus PAFFFFF et POFFFFF mais faut pas que ca face 100 kilos NON PLUS ...!
  • tony_truand Membre émérite
    tony_truand
    • 3 juin 2018 à 11:34
    Quoi?
  • blue-arts Légende urbaine
    blue-arts
    • 3 juin 2018 à 11:54
    En réponse au message de tony_truand :

    Quoi?

    Qui ? ....
    L amour tony quand ca te tombe dessus ..!! ET PAFF sans ca n apercevoir , faut suivre (( monsieur connard )) ^^
  • voir2 Membre élite
    voir2
    • 3 juin 2018 à 12:28
    Je suis allé au G-Bar pour la deuxième fois de ma vie.

    Bravo! un bel effort

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