Aux battements de mon coeur ma demeure est... - Littérature & poésie

Aux battements de mon cœur ma demeure est ton absence.
Il y eut ce rien qui subsiste amenant vers l'essence
Un tourbillon de particules esquissant ton visage,
Cette solitude affirmée au décours de notre âge.

J'essayais de percevoir quelque centième - idolâtre -
De ce qui fut ton être et parcourait le feu de l'âtre ;
Le lent mouvement de tes cils fins et leur battement
De fougères s'envolant dans leur déracinement ;

J'ai visité ton âme, il n'en reste que la mémoire ;
J'ai visité ton ombre, il n'est resté que cette moire ;
Dans la tombe enfoncé, ton squelette bat le rappel

Et voudrait m'enfourcher, en me dissimulant le ciel ;
J'ai cerné ton absence, il n'y a plus que le silence
Sur tes lèvres fermées, en la plus dure circonstance.

Climax69007, le Dimanche 27 Juillet 2014.
Deuxième version, le Lundi 28 Juillet 2014.

Le plus dure, dans la disparition d'un conjoint, c'est pour celui qui reste car la douleur, elle, est vivante...

Pegase, l'absence est une hantise ; et c'est une hantise creuse, que je cerne mal ; l'effacement se poursuit, tandis que des détails futiles - pour certains souvenirs - viennent au premier рlап ; la mémoire se réorganise et tourne autour du vide très асtіf de son absence.

Climax,

Le vide laissé par la personne disparue est une douleur insupportable, ne plus la serrer dans ses bras, l'embrasser, lui dire ces choses qu'on aurait jamais osé lui dire de son vivant...

Alors on se raccroche à nos souvenirs, parfois sélectifs...

Parfois, même, sublimés!

On se raccroche à ces souvenirs comme pour garder la personne auprès de nous...

Malgré tout, cette personne disparaît, ainsi que les souvenirs qui lui sont rattachés petit à petit, aussi surement que nous disparaîtrons nous-même.

Pardon, c'est pas joyeux... mais c'est la vie

Climax, de tout avec toi.

Merci pour ton poème. Courage!

Absolument magnifique .

Ton écriture est toujours poignante, Climax. Comme toujours, tu parviens à broder des mots sur cette peine qui t'habite. Cet avis général - pour être franc - m'est dicté par les deux tercets de ton sonnet, dont les quatre premiers vers m'ont beaucoup touché par leurs images, leur construction, et leur rythme. Tu es parvenu à un juste accord de la forme et du fond. Je m'en serais délecté, si ton affliction n'était pas à ce point sous-jacente.

Cette impression est sans doute renforcée par le fait que j'ai achoppé sur tes quatrains. Même s'ils marquent avec plus de force la rupture nécessaire entre les deux premières et les deux dernières strophes, leurs quatorze pieds - c'est l'impression qu'ils m'ont laissée - perturbent le rythme. Par ailleurs, les moléсules et le "clopinement" (c'est une démarche qui sied mal avec le singulier d'un seul pas) m'ont empêché d'entrer, dès les premiers vers, dans ton poème. Je retiens toute de même la métaphore des cils et des fougères ; elle est superbe, bien que j'aurais naturellement inversé battement/bruissement : il a fallu que j'interrompe ma lecture pour tenter de me représenter - sans y parvenir vraiment - comment peut sonner un battement de fougère.

Вгапlеttе pseudo intello' !

Au moins, avec ce genre de Ьгапlеttе, on ne risque pas le tennis elbow... Mais heureusement, tu es là pour nous faire retomber sur terre, à tes côtés, au raz des pâquerettes.