Je ne l'ai jamais vu courir bien sûr mais j'ai toujours été impressionné par la modestie et la simplicité d'Alain Mimoun:
Alain Mimoun est né en Algérie Française d'une famille modeste. Il veut être instituteur mais il n'obtient pas la bourse pour poursuivre ses études, celle ci est réservée aux colons français. Ce sera une chance pour le sport français.
Il combat pendant la seconde guerre mondiale, entre autres en Tunisie contre l'Afrika Korps de Rommel. Il est blessé à la bataille du mont Cassin, les docteurs Américains veulent lui amputer la jambe, lui veut l'avis d'un docteur Français, bien lui en prend, les français réussissent à lui sauver la jambe. Ce sera sa seconde chance.
Il est décoré de la Croix de Guerre, rentre en France et commence à acсumuler les titres nationaux et européens aux 5000 m, 10 000 m et cross. Il est triple médaillé d'argent aux JO de 1948 et 1952 à chaque fois derrière son grand rival, Emil Zatopek.
Il bâtira sa légende aux JO de Melbourne en 1956 où il remporte l'épreuve du marathon sous un soleil de plomb (36°C à l'ombre) protégé par un simple mouchoir imbibé d'eau. Il raconte que sa femme venait d'accoucher la veille et qu'on lui avait mal transmis le message : il pensait avoir des jumelles : il fallait qu'il gagne pour changer d'appartement. Il habitait un modeste 2 pièces à Paris, c'est tout ce qu'il pouvait avoir avec son salaire de garçon de café.
Il était tellement déshydraté qu'il pleurait sans larmes sur le podium.
Il est élu athlète du siècle devant Marie Jo Pérec en 1999.
Il est élu par l'équipe champion des champions de légende en 2012.
Il est considéré comme le plus grand coureur français de l'histoire.
Il meurt en 2013 comme il a vécu : en toute discrétion.