En réponse au message de 50_nuances_de_bi :
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas.Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d’elle, restaurer, à partir de ses seules négations, un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir.
Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d’alliance.
Il n’est pas sûr qu’elle puisse jamais accomplir cette tâche immense, mais il est sûr que partout dans le monde, elle tient déjà son double pari de vérité et de liberté, et, à l’occasion, sait mourir sans haine pour lui. C’est elle qui mérite d’être saluée et encouragée partout où elle se trouve, et surtout là où elle se sacrifie. C’est sur elle, en tout cas, que, certain de votre accord ргоfопԁ, je voudrais reporter l’honneur que vous venez de me faire.
Extrait du discours au prix Nobel à Stockholm, le 10 décembre 1957
Camus était un philosophe écrivain engagé et avant tout humaniste qui combattait toutes formes d’injustices sociales face au pouvoir aliénant. Il était partisan de la révolte contre le régime en place qui asservissait les hommes,
Mais la matière de cet excellent discours ne peut être placée dans le contexte de mon sujet qui je le rappelle part du postulat que c’était mieux avant pour différentes raisons que je vous invite à énoncer en argumentant,
Dans ce discours, il démythifie le pouvoir et incite les hommes à se révolter « pour ne pas sombrer dans le nihilisme.La révolte est le thème de sa pensée : « Pour être, l'homme doit se révolter ».