En réponse au message de vie_en_poesie :
Je voulais savoir si sur le forum il y a des gens qui ont eu le même handicap que moi. J'espère que mon psychiatre est adapté à moi pour que je puisse faire un transfert sur lui et réparer le temps perdu.
Je suis moi-même un enfant élevé dans un foyer qui a connu la violence d'un père alcoolique jusqu'à mes dix ans.
Ça a été jusqu'à des violences avec armes, tentatives de défenestrations, mâchoire cassée, séquestration, descente de police, pompiers, …
À vingt ans, j'étais comme une grenade dégoupillée.
Je m'en suis sorti grâce au karaté; me défoulant au point de sortir des entraînements avec la plante des pieds en sang, tellement j'étais dans un jusqu'au boutisme enragé.
À l'époque, et pour prendre un exemple parmi tant d'autres, j'avais un comportement quasi suicidaire sur la route, que ce soit en voiture ou en moto.
Bref, j'ai dû profiter de la chance de la crapule pour rester en vie…
Je te raconte ma vie pour illustrer le fait suivant: Le corps est souvent le remède de l'esprit.
Tourner les choses en boucle dans sa tête, c'est prendre un risque d'empoisonnement chronique autant que d'empêcher tes traumatismes de rentrer un jour dans la case "souvenir".
Je ne veux pas dire là qu'il faut fuir les psy.
Je pense que, comme dans toute discipline, il y en a de très bien mais aussi des toquards plus prompt à soigner leur compte en banque que leurs patients.
Mais, ce n'est qu'un levier parmi d'autres qui existent pour aller mieux.
-Manger correctement
-Dormir dans des rythmes humains
-S'assurer un cadre de vie le moins stressant possible
-Faire bouger son corps, transpirer, crier, chanter, …
-Nourrir son présent pour que le passé ait le moins de place possible pour exister.
-Aimer, mais pas comme on agrippe à une bouée de sauvetage mais avec le sentiment d'être quelqu'un de précieux entouré de gens précieux.
-Vivre les pieds sur terre, rechercher le concret, la réalité des choses plutôt que des illusions qui rassurent mais sont finalement des prisons.
Aujourd'hui, je peux tranquillement affirmer que la vie ne m'a pas fait de cadeau.
J'ai eu une enfance difficile, une vie d'adulte agitée, un âge mûr contrarié par une santé médiocre.
Mais j'aime la vie, je suis un homme heureux et on me considère avec raison comme quelqu'un de solide.
Il n'y a donc pas de fatalité.
Tu peux t'en sortir ou pas.
Pour t'en sortir, il faut commencer par voir la réalité telle qu'elle est: On est tous plus ou moins taré !
Alors, ne te presse pas de te déclarer handicapé.
Fait avec ce que tu es et tu verra que ce que tu es s’élargira, t'accordera de nouvelles latitudes, t'ouvrira de nouveaux espaces.
Ce que tu considères comme figé bougera et le carcan de ton enfance partira en morceaux !