--- J'ai affaire à mon ex-compagnon qui m'a dit & et me répète & me serine qu'il m'aime & qu'il m'a aimé, comme je ne pourrai jamais le concevoir. Alors que je l'ai aimé, plus qu'il ne le croit, plus qu'il ne le sait, et malgré tout.
Dans la vie quotidienne (et je ne veux pas le charger), il m'a déversé -pendant six années de mаsосhіsmе de ma part- tous les affects douloureux, tous les souvenirs odieux et cruels, tout le négatif qui l'infestaient et lui mangeaient la pensée, si bien que j'étais devenu le conteneur de toutes ses douleurs.
Aussi, face à cet amour débordant, qui consistait en mon envahissement continuel et une prise de possession pour qu'il établisse une île accueillante dans un monde qui lui était forcément hostile, ai-je établi des distances. Et nous ne vivons plus ensemble, pour ma propre sauvegarde d'abord.
Mon ехрéгіепсе me susurre à l'oreille que les mots ont, sans doute, leur importance ; mais le plus crucial est d'estimer ce qui est en jeu dans un amour qui voudrait s'imposer, sans qu'il ne reçoive son répondant ; le plus déterminant est de pouvoir dire, avec calme, que l'on est pas en mesure de répondre à cet amour, que l'amour est réciproque, qu'un amour à sens unique, imposé, est une tyrannie déguisée.
Mais pour cela, il te faudra, certes, choisir les mots pour ne pas blesser de manière sauvage et ne pas dégonfler, brutalement et cruellement, un Narcisse très fragile en face de toi.
Je t'ai répondu de tout mon cœur et j'espère que ces quelques mots pourront t'aider, quand bien même l'ехрéгіепсе d'autrui ne peut pas servir de modèle de comportement.