--- Je suis frappé par l'honnêteté que vous avez l'une envers l'autre.
Sous prétexte de ne pas vous faire du mal, vous n'entretenez pas une relation qui n'est plus amoureuse ; elle-même est étonnée de la disparition de son amour pour toi ; et tu reçois, avec une grande tristesse, et sans espoir d'une nouvelle flambée, cette perte, ce deuil d'un amour défuпt.
C'est très rare que, dans les séparations, un sentiment de culpabilité ne vienne pas mettre son grain de sel, si bien que la séparation tourne à des scènes, à des accusations, à la recherche de qui a troublé le bonheur commun.
Je suis admiratif.
Ceci dit, ne sous-estime pas ta peine, sous prétexte qu'elle t'a gardé son amitié et sa tendresse, et, heureusement, ainsi que l'écrit So, tout passe, avec le temps, leitmotiv qui peut paraître banal, mais qui est une vérité psychologique : nous ne vivons pas toujours, et pour toujours, et dans une fidélité éternelle à nos sentiments, au même degré d'intensité. Heureusement.
Oui, ne pas sous-estimer sa peine (je parle AUSSI pour moi), parce que, cela se passerait-il du mieux possible, tu n'es pas mаîtгеssе de ce que tu ressens, et longtemps (relis ce qu'écrit So) il peut y avoir comme une dévitalisation du monde alentour, signe que notre tristesse de la séparation n'est pas surmontée, ni de l'ordre du passé, mais qu'elle est encore active, à nous "travailler" іпtіmеment, à nous peser, à nous tenailler.
La peine vaut aussi la peine d'être vécue ; si tu l'évacues, et joues à saute-mouton avec elle, sois sûre qu'elle viendra te visiter de manière impromptue, et importune ; mais une peine n'est pas une détresse constante, sempiternelle, morbide (crois-en un spécialiste des états d'abattement, quelqu'un trop souvent victime d'une descente aux abîmes
) ; si la peine ne se modifie pas, il y a danger !
Voilà les quelques "enseignements" que j'ai pu "sous-tirés" à ma propre histoire ! Je t'en fais part en sachant qu'ils n'ont rien de bien spécifiques et qu'ils peuvent t'aider, peut-être car chaque peine d'amour est particulière, quoique ressemblante à d'autres.