'Erbarme dich, mein Gott...' - Musique & cinéma

Bonjour,

Kathleen Ferrier

interprète ''Erbarme dich, mein Gott...''

magnifique extrait de la ''Passion selon St Mathieu''

sous la direction d'H. Von Karajan.

Partie trop jeune, à 41 ans, KF ne laisse que des références
dont celle-ci, 'indétronnable',
avec sa voix si rare de contralto et sa merveilleuse musicalité.

Enjoy ! Et bon week-end.

La Matthäus-Passion demeure l'une de mes œuvres fétiches : ses CD tournent beaucoup plus que tous les autres, chez moi. Ma version - un enregistrement plus récent, dont la limpidité rend grâce à l’œuvre - ne manque pas de nourrir quelques frustrations. Les rôles d'altos, tenus comme trop souvent par des mezzo-sopranos, empêchent mes sens d'atteindre les ргоfопԁеurs spirituelles attendues.

Bien entendu, rien de tel avec Kathleen Ferrier. Dans cette aria, sa tessiture plus grave présente - avec une solennité sombre de justesse et nécessaire - la souffrance quasi-élégiaque d'un Pierre en reniement ; elle prépare les suppliques du chœur, vers le retour en grâce libérateur du pêcheur.

Une contralto, voilà bien ce qu'il faut.

...

Salut Ugg,

il est certain qu'une version plus récente rendra davantage justice à cette oeuvre grandiose et émouvante.

Personnellement, après les avoir pratiquement toutes écoutées, mes oreilles et moi restons fixés à la merveilleuse version dirigée par Karajan chez DGG,
préférant une version dite ‘’classique’’où le climat est remarquable, dramatique, somptueux du début à la fin,
aux nombreuses autres dites ‘’baroques’’dont l’atmosphère et les voix plates, non modulées, inexpressives, souvent n’accrochent pas et gênent, pour ne pas dire agressent, mes oreilles.

Christa Ludwig, avec Karajan, est sublime, et sans être une contralto véritable, avait, plus jeune, une superbe tessiture d’alto, de très beaux graves et médiums sans passage. Superbe homogénéité. Un vrai ruban.
Par ailleurs, son interprétation très intérieure est captivante, comme tout le reste de la distribution.
Ce qui la rend hors norme,
et une découverte obligatoire à faire.

Je reste persuadé que tes sens parviendraient sans difficulté à gouter solennité et justesse adéquates avec Christa, comme avec Kathleen qui reste un cas extraordinaire et inimitable dans son unicité et l’exception de sa grande beauté de timbre et musicalité très fouillée.
Quels graves sublimes et caressants...

Bruno Walter, qui l’avait découverte, avait mis là la main sur un véritable joyau, trop tôt disparu.

Une véritable et rare contralto.

Cet enregistrement avec Kathleen Ferrier est, en effet, vraiment précieux dans la petite histoire des grandes interprétations de la Passion selon Saint Matthieu.

Mais tu sais mon goût prononcé pour l'alto, lorsqu'il sonne grave. Ma première épreuve du beau musical avec une voix de basse me colle aux tympans... jusqu'à contaminer les tessitures féminines ! Je répugne donc - bien malgré moi - à faire très bon accueil aux mezzo-sopranos lorsqu'une catégorie vocale plus rare, plus authentique et plus belle à mon oreille peut s'illustrer dans les mêmes rôles.

Tout cela ne gâte en rien les mérites - et ils sont grands- de Christa Ludwig, que j'imagine tout aussi bien, titillant le registre des sopranes ; prouesse que les autres catégories d'altos réalisent fort mal, avec leur voix de tête.

Merci beaucoup pour ce bel échange musical.

Iconique x

Dear Rebel,

Je ne te savais pas si connoisseur !
et tu m'en vois ravi...

J'apprends un peu plus chaque jour notamment grâce à certains habitués ici. J'ai décidé de ne plus bêtement fermer la porte au nez de certaines esthétiques x

Tu es décidement très en progrès ! Bravo.

J'avoue que j'ai quand même un peu de mal avec l'allemand mais comme le dit Climax, une oreille ça s'éduque x