Pour ceux et celles qui ont raté le discours et que ça intéresse bien sûr ...
Le Premier ministre s'est exprimé au Conseil économique, social, et environnemental (Cese) au lendemain d'une seconde journée de manifestations en France.
Le système actuel comportant 42 régimes de retraite sera fondu dans un seul cadre « universel », qui « refonde ргоfопԁément les règles », a reconnu Édouard Philippe. Certaines des mesures annoncées avaient fuité dès la matinée. Voici ce qu'il faut retenir du discours d'Édouard Philippe.
La fin des régimes spéciaux:
C'était annoncé, c'est désormais officialisé : la réforme à venir mettre fin aux régimes spéciaux de retraite. « Le temps du régime universel est venu, celui des régimes spéciaux s'achève », a asséné le chef de gouvernement.
« La confiance sera plus forte s'il n'y a pas d'exception à l'universalité du système, le même pour le plombier ou l'informaticien, comme pour l'agriculteur, pour le chercheur, pour le député ou le conducteur du train. Ce sera le cas notamment pour le personnel politique », a-t-il renchéri, alors que les avantages réels ou supposés des élus sont souvent critiqués par les concitoyens.
Une valeur du point alignée sur les salaires:
Édouard Philippe l'a promis : la valeur du point sera « fixée par partenaires sociaux, avec la validation du Parlement ». « C'est un signe de reconnaissance et de transparence du travail des partenaires sociaux », a-t-il souligné.
Concrètement, la valeur du point sera progressivement indexée « non pas sur les prix mais sur les salaires, qui augmentent plus vite que l'inflation ». Édouard Philippe a aussi promis la mise en place d'une « règle d'or pour que la valeur du point ne puisse pas baisser ».
Un âge pivot avec un bonus-malus:
Édouard Philippe l'assure : « La seule solution est de travailler un peu plus » en y incitant les Français. C'est pourquoi le chef du gouvernement a annoncé l'instauration, « au-dessus de l'âge légal, d'un âge d'équilibre avec un bonus-malus ». Il a proposé de fixer cet âge pivot à 64 ans à partir de 2027.
Des points supplémentaires dès le premier enfant:
Le nouveau système accordera notamment « des points supplémentaires pour chaque enfant, et ce dès le 1er enfant, et non à partir du 3e comme aujourd'hui », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a précisé que « cette majoration de 5 % par enfant sera accordée à la mère, sauf choix contraire des parents ».
Mesures de pénibilité:
Édouard Philippe a promis que la pénibilité sera toujours un critère pris en compte pour pouvoir partir plus tôt à la retraite. « Nous allons étendre et améliorer la prise en compte de la pénibilité selon les mêmes critères pour tous », a-t-il aussi promis.
Une transition « progressive »:
À qui va s'appliquer cette réforme des retraites ? Édouard Philippe a indiqué que la génération 2004 qui aura « 18 ans en 2022 » intégrera directement le nouveau système. Pour les autres, nés depuis 1975 et qui rejoindront le nouveau régime de retraites, « la transition sera très progressive », a promis Édouard Philippe.
Retraite à points : « Nous ne changerons rien pour les personnes nées avant 1975 »:
Dans le détail, seules les années travaillées à partir de 2025 seront régies par le nouveau système. « La première génération concernée [celle née en 1975, NDLR] aura donc 70 % de sa retraite calculée selon l'ancien système. Vous verrez que beaucoup qui verront les avantages du nouveau système trouveront que ça ne va pas assez vite », a anticipé le Premier ministre.
Des dérogations maintenues pour les fonctionnaires:
C'est l'une des craintes de certaines catégories de fonctionnaires, dont les policiers : qu'ils perdent leurs bénéfices, notamment de pouvoir partir plus tôt à la retraite.
« Ceux qui sont exposés à des missions dangereuses (pompiers, policiers, militaires gendarmes) conserveront leur bénéfice de dérogation d'âge. Les gains représentés seront préservés dans le futur système pour maintenir un niveau de retraite comparable », a promis Édouard Philippe, assurant que cela leur permettra « d'avoir des niveaux de retraite comparables ».
Le niveau des pensions des enseignants « sanctuarisé »:
Édouard Philippe a reconnu que, pour les enseignants, « la mécanique absurde des règles ferait perdre une part significative de leur pension », ce qu'il a jugé « inacceptable ». C'est l'une des grandes craintes des professeurs, qui sont également mobilisés depuis jeudi dernier.
Du coup, « nous inscrirons dans la loi la garantie que le niveau des retraites soit sanctuarisé et comparable au niveau des retraites ou des fonctions équivalentes dans la fonction publique », a garanti le chef de gouvernement.
Un retour à l'équilibre « à terme »:
Édouard Philippe a renoncé, dans l'immédiat, à des mesures d'économie, ce que beaucoup demandaient. « À terme, ce sera la responsabilité des partenaires sociaux, comme ils le font déjà pour les régimes complémentaires. […] Il leur reviendra de fixer une trajectoire de retour à l'équilibre et de la maintenir. S'ils s'entendent sur une telle trajectoire, le gouvernement la prendra à son compte », a-t-il détaillé.
Un texte en Conseil des ministres le 22 janvier:
Édouard Philippe l'a martelé : « Nous avons pris le temps de concerter, on nous a même accusés d'en prendre tôt ».
Estimant que ses annonces « justifient que le dialogue reprenne et que la grève qui pénalise des millions de Français s'arrête », Édouard Philippe a indiqué que « le projet de loi sera prêt à la fin de l'année, présenté en conseil des ministres le 22 janvier, et discuté [par le Parlement, à la fin du mois de février ».