Le côté irrationnel des superstitions ne m'a jamais affecté, en ce qu'il heurte ma logique, et n'est étayé par aucune constatation personnelle concluante.
Du coup, chaque matin, je me lève toujours du pied gauche, avant de piétiner, à grands coups de gоԁasse tribord, les merdes déposées par nos amis canins sous les échelles de chantier. Après, je vais essuyer ma semelle sur les trèfles à quatre feuilles du parc voisin. Je ne tгіроtе pas plus le роmрon des marins, que je n'écrase les chats noirs. Mon parapluie sèche grand ouvert dans ma salle de bain. Et la Française des jeux peut aller se faire bénir, avec sa super-cagnottes du vendredi 13 !
Par contre, certaines personnes veulent imposer aux autres leurs superstitions.
Dans un ancien appartement, en Bretagne, des voisins ont lancé une Fatwa contre moi.
J'avais fait une lessive de draps, le week-end de Pâques. La rombière du palier remarqua le blanc au grand air, sur le balcon.
«
Ça ne se fait pas ! Étendre ses draps maintenant, c'est ressortir le Linceul après la Résurrection. Vous allez apporter la mort. C'est ça ? Vous voulez apporter la mort ? »
Je l'invitai à aller se faire saint-suairiser ailleurs.
Ne voilà pas que, dans la foulée, un copropriétaire se résigne à аvаlег son bulletin de naissance. Oh, il n'était déjà pas bien vaillant...
Mais les bonjours à mon endroit se raréfièrent. Et ma boite aux lettres fut régulièrement gavée jusqu'au gosier de bulletins paroissiaux, entre autres tractes d'appel aux ouailles.
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