Les excuses emportent nécessairement une relation bilatérale entre celui qui s'est mal comporté, et celui qui a subi ce comportement.
Dans la logique des choses, on ne s'excuse pas, car on ne peut s'excuser soi-même. On présente des excuses à autrui. La personne à l'encontre de laquelle on s'est mal comporté demeure libre de les accepter... ou pas.
Et il y a toute une série de nuances. L'excuse n'est pas le pardon.
Excuser c'est accepter de ne pas considérer une personne coupable de son attitude et de ses actes. On la déleste du poids de sa culpabilité, mais on peut toujours nourrir un ressentiment contre elle.
Pardonner c'est au contraire accepter d'effacer son ressentiment contre celui que l'on considère coupable de ce qu'il nous a fait (et qui souvent accepte cette culpabilité).
Nous sommes des personnes libres ; libres de mal agir ; libres d'assumer nos actes ou de chercher à s'en dédouaner. On peut présenter ses excuses. On peut demander pardon. En face de nous, autrui demeure tout aussi libre de ne pas accepter nos excuses et de ne pas nous pardonner.
Comme le dit Télémaque, même si l'on n'est pas pardonné, même si l'on n''est pas excusé, le seul fait de présenter des excuses ou de demander pardon est une démarche importante pour nous-mêmes, vis-à-vis de notre conscience.