Faut-il limiter le droit à la libre expression ?
La liberté d’expression est un héritage de la Révolution française. Elle est inscrite dans l’article 11 de la déclaration des Droits de l’Homme de 1789. « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».
Mais aujourd’hui, en France, la liberté d’expression n’est pas une liberté absolue. Ses « abus » peuvent être sanctionnés dans la mesure où elles nuisent à autrui. Il existe donc des limites au droit à la liberté d’expression : ne pas porter atteinte à a vie privée, de pas tenir des propos interdits par la loi ou encore ne pas tenir des propos diffamatoire
Ces limites ont-elles un sens ? Faut-il limiter le droit à la liberté d’expression ?
Si l’on en croit les innombrables polémiques qui agitent l’espace médiatique, l’époque serait à la censure. D’ailleurs, qui n’a jamais entendu la désormais célèbre formule « on ne peut plus rien dire » ? Traduisons : la liberté d’expression est en péril. Traduisons encore : il ne faut pas la limiter. Pourtant, les conséquences d’une expression sans limites sont réelles, en témoignent les attentats de Charlie Hebdo, le déversement de haine dans les médias et en ligne,De toute évidence, un écart semble se creuser entre le principe et la réalité. Face cette contradiction, une question s’impose alors : faut-il limiter le droit à la libre expression ?La réponse, qui incombe à l’État, se traduit par son intervention, en limitant d’une part la libre expression dans le but de préserver d’autres libertés ou intérêts sociaux, et en la régulant d’autre part, afin que chacun puisse effectivement l’exercer. La liberté sans égalité, nous le savons, ne bénéficie qu’au petit nombre : lorsqu’un seul est libre, aucun n’est libre.
Par ailleurs on peut penser que le fait de limiter le droit à la libre expression correspondrait à une tentative de redéfinir ce même droit.Et si, alors, limiter le droit à la libre expression était déjà quelque chose d’effectif chez chacun d’entre nous?