Alors, Madeinfrance, pas concerné par le mythe d'Oedipe, cette horrible histoire qui dévoile notre noirceur, le négatif en nous, sous des aspects sanglants, meurtriers, cruels comme les assassins en série ne les rêve pas ?
C'est par ici la salle des profs ou quoi ?! x
Incidemment,
comme nous avions le mythe d’Oedipe au menu,
nous somme devenus "sérieux",
mais bon,
ce n'est qu'un passage,
la salle des professeurs ne se trouve pas ici.
J'ai vraiment, après avoir vu une trentaine de ses reportages, le sentiment qu'il maîtrise parfaitement la chronologie, qu'il n'émet pas des bourdes grossières, et qu'il ne veut pas tirer la couverture à soi, en niant le travail des chercheurs.
D'ailleurs, il enseignait au niveau universitaire (bon, ce n'est pas une garantie universelle...), et appartenait à des institutions telles l'Académie des Sciences de Lisbonne, l'Académie Portugaise d'Histoire, et l'Institut Historique et Géographique de São Paulo.
C'est de la bonne vulgarisation ; ce n'est pas de l'Alain Decaux.
Quant aux sagas scandinaves, oui, grande est l'ignorance envers elles ; pourtant, comme tu le soulignes, elles comportent la part de l'imaginaire (scandinave) (et germaпіԛuе ?) qui devrait nous intéresser tout autant que la Chanson de Roland, ou les lais de Marie de France, ou le Roman de la Rose, ou les romans de la matière de Bretagne mise en œuvre par Chrétien de Troyes, ou les chroniques de Froissart (je sais bien que je cite là des textes qui n’appartiennent pas, sauf l'épopée et les lais, et la matière de Bretagne, à la légende).
--- En tout cas, c'est intéressant, Yggdrasil, que tu places les "Chroniques" de Froissart du côté du légendaire (et je suis d'accord avec toi, les sagas relèvent de la mythologie).
Il ne nous faut pas prendre pour une vérité telle quelle ce qu'énonce un chroniqueur, qui a son point de vue, orienté par ses parti-pris, par ses commanditaires, par ce qu'il considère comme important de noter (ce qui fait événement pour lui) et par ce qu'il négligera.
Et cela fait bouger les lignes de partage entre légende et histoire effective (que nous n'atteignons que partiellement, au travers de bien des médiations).
Je cite Hasbeen : "Après, pour reprendre tes questions, j'aime bien tout ce qui relève des mystères et les énigmes de l'Histoire (j'aime bien les trucs à suspense où il y a plusieurs hypothèses, mais ça, c'est mon goût pour les polars en général).
J'aime bien aussi l'histoire qui évoque la vie quotidienne, l'histoire des croyances et des idées, celle qui compare des phénomènes et établit des liens entre époques et pays.
Quand j'étais enfant, j'avais deux passions: la préhistoire et les civilisations précolombiennes.
A présent, je préfère l'Antiquité, la Renaissance et le siècle d'or espagnol (à cette époque le Portugal était rattaché à la couronne espagnole)."
Nous avons beaucoup de point communs, Hasbeen, dans notre passion pour l'histoire : d'abord tu notes que ce qui t'ехсіtе, ce sont les nombreuses hypothèses qu'un faisceau de preuves, indices, renseignements, recherches peuvent susciter ; oui, dans le bon sens du terme, et sans tomber dans l'archéomanie, ou dans les explications par des civilisations extra-terrestres, l'histoire nous présente des énigmes à résoudre, ces énigmes n'étant pas des mystères !!!
J'avoue, aussi, que l'histoire des mentalités telle que la pratique l'historien italien Carlo Ginzburg me passionne, notamment ses enquêtes sur les "sorcières", "Le Sabbat des sorcières", ou "Les Batailles nocturnes", ou son livre exemplaire et émouvant, que je relis - que tu connais forcément, toi qui t'intéresses à l'Inquisition, comme tu nous l'écris plus haut -, "Le Fromage et les vers : l'univers d'un meulier frioulan du XVIe siècle" (écrit à partir des minutes de deux procès inquisitoriaux, sur le matérialisme d'un meunier, qui se représente un univers en fermentation, et Dieu lui aussi étant issu d'une fermentation).
Pour le Portugal, rattaché à la Castille, même si le Portugal était censé garder sa personnalité nationale, entre 1580 et 1640, il y a là un grand phénomène de métissage culturel, mais aussi de subversion d'une culture par une autre (et ce n'est pas forcément l'espagnole qui l'emporte, cf. les lusismes des écrivains portugais en castillan, dès Gil Vicente), ... Période très riche !
Quant à la préhistoire et l'Antiquité, j'ai au moins une dizaine de numéros de la revue " Dossiers d'Archéologia" à lire : j'acсumule le retard !!! Une vie ne va pas suffire à ces passions !
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Ce n'est pas pour "faire érudit",
mais le livre de Carlo Ginzburg,
"Le Fromage et les vers :
l'univers d'un meunier frioulan du XVIe siècle "
est un grand livre, émouvant, passionnant,
captivant de bout en bout : comment un meunier,
un homme du peuple, selon une doctrine purement matérialiste (qui a pu avoir des origines
dans des lectures
mais qui a de solides fondements
dans ce que l'on peut percevoir
de non-conventionnel,
de non-appris,
d'une tradition populaire
vivant sous la croyance instituée),
malgré la religion chrétienne ԁоmіпапtе
(et dont l'Inquisition le condamnera à mort)
se représente la venue du monde,
les origines des êtres,
de Dieu, des anges,
par un processus universel
et chaque fois particulier de fermentation
(ainsi, Dieu, pour le meunier Menocchio,
est-il un être ayant une origine,
étant certes très subtil,
mais n'échappant pas à la loi universelle
de la naissance et des mutations, ce qui
contrarie absolument la théologie chrétienne) ;
c'est un livre à lire pour le рlаіsіг !!!
Voici le première de couverture !
Aux éditions Aubier, pour vingt euros, ISBN (Identifiant International du Livre) : 2-7007-2255-8 ; paru en 1980, il n'est pas épuisé chez l'éditeur et n'existe pas en collection de poche.
Oui, pour le рlаіsіг,
il importe de le lire ;
vous ne vous ennuierez pas !!!
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