Le magazine Life du jeudi 21 octobre publie un article où l'auteur dit que "Facebook révèle votre hоmоsехualité aux annonceurs".
Alors où va't-on?
Il ne s'agit pas de savoir si l'on a des "choses" à cacher ou pas ; il s'agit là de divulgation de données іпtіmеs à partir d'un dispositif, "Fеssе Bouc" (comme orthographie à juste titre quelqu'un(e) plus loin) où les utilisateurs transgressent -la plupart du temps- les frontières, nécessaires et légitimes, entre la vie publique (avec nos masques et ce que nous voulons dire de nous) et la vie privée, іпtіmе, celle qui permet à chacun de se reconstituer, chaque jour, comme individu, avec son intégrité, et le sentiment de s'appartenir à soi-même. Mais cet ехhіЬіtіоппіsmе général est-il une permission accordée à "Facebook" ? Nullement.
Ce fait n'est pas anodin. Que d'autres le fassent ne dédouane pas "Facebook". Que cette pratique se répande est inquiétante. Voilà un moyen de communication massivement utilisé, et l'on apprend que "Facebook" devient propriétaire des données qui y transitent, et l'on apprend que "Facebook" n'est qu'une pièce du puzzle dans le vaste réseau de surveillance.
Pourquoi devrions-nous trouver "normal" de devenir des cibles publicitaires en fonction d'un critère, l'orientation sехuеllе, qui est du ressort de l'іпtіmе ?
Alors qu'en est-il des libertés publiques ? Faut-il rappeler que le fichier de police des hоmоsехuеls n'a été prohibé que très récemment (après 1981), par une directive de feu Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur ? "Facebook" rassemble et utilise des données іпtіmеs : n'est-ce pas inquiétant du point de vue des libertés publiques que ce moyen de communication, apparemment anodin, prenne la relève, renouvelle et réintroduise l'époque des fichiers de sinistre mémoire (fichiers des Juifs, fichiers des sympathisants communistes, fichier des syndicalistes, fichiers de "déviants sехuеls" ...) ?
Qu'en pensez-vous ?