Bonjour à toutes et à tous
Homophobie familiale :
La semaine nationale du Refuge commence ce lundi. Comme chaque année, l'association de soutien aux jeunes victimes d'homophobie et de LGBT-phobie, en appelle aux dons.
Rejeté par ses parents, ce Perpignanais de 21 ans vit aujourd'hui avec d'autres victimes dans un appartement du Refuge. Il nous a raconté son histoire.
"Après l'annonce de son hоmоsехualité à sa famille, il a vécu "des insultes, des moqueries", et jusqu'à l'humiliation de devoir dormir dans le garage de la maison :
"Je rentre du boulot et je vois mon lit dans le garage, je monte, et mon propre père tombe sur le сul quand je lui annonce que mon lit est dans le garage. Cinq minutes plus tard c'est mon frère de 18 ans qui me regarde avec un grand sourire et me dit 'je n'ai pas епvіе de dormir avec une tapette, je n'ai pas епvіе que tu me fasses des attouchements'".
Ma mère me regarde, commence à m'insulter, me traiter de tous les noms, 'sale pédé, tu vas te faire sоԁоmіsег à droite à gauche'. En clair, elle me dit que je ne suis qu'une sale рutе, un moins que rien.
Ma mère me colle une paire de claques", se souvient-il. "En fait, on n'a qu'un père et une mère sur Terre. Quand ils vous disent, 'c'est ça ou on te met dehors', (...) je me suis dit que mes propres parents, ceux qui m'ont donné la vie, l'éducation qu'ils m'ont donné n'est pas la même que celles qu'ils ont eue".
Il vit donc plusieurs mois dans cette pièce avec une porte cassée et une vitre manquante. "Je tombe malade petit à petit, mon médecin dit que ce n'est pas normal, mais je n'ose pas, même à mon médecin, avouer que je dors dans le garage".
"Si je l'ouvrais, on me disait "tu l'as bien cherché"... J'ai cherché quoi ? Qu'on me donne de l'amour. Qu'on ne m'éduque pas comme un extra-terrestre.
"Les insultes, c'était tous les jours. 'Sale pédé, sale рutе'. Quand mon frère de 18 ans me dit que 'mon tгоu du сul est un garage à Ьіtеs', je me demande ce qu'ils peuvent bien dire quand je ne suis pas là".
C'est le 21 juin dernier qu'il est mis définitivement à la porte par ses parents. "Le jour où je suis parti, j'ai regardé mon père, je lui ai dit 'Au revoir, adieu, à jamais, j'ai plus епvіе de te voir'.
Et ma propre mère, j'essaie de lui dire, 'Au revoir maman, tu vas me manquer maman', et elle me sort 'J'en ai rien à foutre de ta gueule, tu peux mourir'. Quand vous refermez la porte et que vous entendez vos parents dire 'Tu n'es plus notre fils, on te renie', vous avez tout compris : eux vont faire une croix sur moi.
Et moi, nous, comme tous les jeunes dans mon cas, il faut apprendre à tirer un trait sur ça".
Aujourd'hui, Anthony dit ressentir "de la haine" pour ses parents et son frère. "Ils pourront essayer de me dire de revenir à la maison, qu'ils ont changé, ils ont déjà essayé avec ma sœur mais elle a été maline, elle a coupé tout contact aussi".
Et il affirme que ce sentiment le suivra "jusqu'à la fin de sa vie" : "Je n'ai pas mérité ça. Je suis leur fils, après tout".
L’association nationale Le Refuge a pour objet de prévenir l’isolement et le suicide des jeunes LGBT, de 18 à 25 ans, victimes d’homophobie ou de tгапsphobie et en situation de rupture familiale.
Depuis 15 ans, Le Refuge héberge et accompagne ces jeunes majeurs vers leur reconstruction émotionnelle et matérielle.
La marraine du Refuge est l’humoriste et actrice Muriel Robin.
Bien triste histoire, comment des parents peuvent-ils avoir de telle réaction sur leurs enfants ?