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L'EXPRESS
Toulouse: 250 étudiants humiliés lors d'un bizutage géant
Les nouveaux venus ont été attachés par deux. Ils ont ensuite été couverts de divers substances dont de la soupe de poisson.
Bien qu'interdit, le bizutage est toujours d'actualité en cette rentrée. A Toulouse, près de 250 étudiants de l'Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) ont été bizutés collectivement mercredi 5 septembre alors qu'ils étaient plein cours. Des étudiants ont fait irruption dans l'amphithéâtre et les ont "attachés par deux avec du scotch", raconte à France 3 des élus CGT de l'hôpital.
Les élèves de première année ont ensuite été conduits dans un parc où ils ont subi des humiliations. "On a été couvert de tout: eau, farine, oeufs bien sûr, mais aussi de l'huile, du vinaigre, de la soupe de poisson, de la pâtée pour chat, de la mousse à raser, de la bétadine... L'odeur était infecte", a détaillé une étudiante à France 3 Occitanie.
Des élèves, encore mineures, ont déclaré avoir été "humiliées"
Certains ont aussi été sommés de chanter une chanson aux "propos dégradants", notamment sur la fеllаtіоп. "Lorsqu'ils refusaient, des oeufs leur étaient jetés dessus". Selon la CGT, des étudiants tentant de quitter le groupe ont été empêchés de partir.
"Plusieurs étudiantes ont mal vécu cette situation", qui a duré plus d'une heure, détaille le communiqué. Les jeunes filles, dont certaines étaient encore mineures, "tremblaient, d'autres ont clairement déclaré avoir été humiliées publiquement".
Alertés, les syndicats ont prévenu la direction de l'hôpital. "Nous avons aussitôt alerté la direction, et déclenché une procédure de danger imminent, contraignant l'établissement à tenir une réunion d'enquête", a indiqué au Parisien la syndicaliste CGT, Pauline Salingue.
La CGT dénonce un précédent en 2017
La direction du centre hospitalier universitaire a indiqué jeudi que ce bizutage "est inacceptable par rapport aux valeurs défendues par l'hôpital". Une enquête interne a par ailleurs été ouverte et "un rappel à la discipline sera engagé contre les responsables" a précisé le CHU.
La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, s'est, de son côté, indignée de ce bizutage vendredi. "Ce type de pratique dégradante est intolérable", a dit la ministre de l'Enseignement supérieur. Elle a annoncé apporter son "soutien au CHU de Toulouse qui ouvre une enquête interne après des actes de bizutages sur 250 nouveaux étudiants d'IFSI". "Le gouvernement français est mobilisé aux côtés des acteurs de la prévention afin que la vie étudiante reste festive", a-t-elle ajouté.
Selon la CGT, une autre opération de bizutage de "grande ampleur" avait eu lieu en 2017 mais "rien n'avait été fait à part quelques lignes dans le règlement intérieur". En effet, cette année, les étudiants ont dû, à la rentrée, signer le règlement qui stipule que les manifestations d'intégration et de bizutage sont "strictement interdites par les règlements intérieurs de l'établissement". En France le bizutage est interdit par la loi du 17 juin 1998.
Frédérique Vidal
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@VidalFrederique
Soutien au @CHUdeToulouse qui ouvre une enquête interne suite à des actes de bizutage sur 250 nouveaux étudiants d'IFSI. Ce type de pratique dégradante est intolérable. Le @gouvernementFR est mobilisé aux côtés des acteurs de la prévention afin que la vie étudiante reste festive.
14:00 - 7 sept. 2018