J'aimerais vous aimer, homme à la toison lente,
Navire appareillé sur vos muscles tendus ;
J'aimerais déployer mon frisson sur la sente,
Dans vos virilités, vos parfums lourds et drus,
Vos sрегmеs accrochés à la houle avancée
Dessous votre cuirasse, élever mes ԁоіgts пus
Pour sentir d'où provient le vent et la rosée
De vos ébriétés ; j'aimerais la pensée
Sous vos cheveux laqués d'avec vous m'embarquer
A vos poils vibratiles, à vos foisonnements,
A vos frissonnements, sur la vегgе élancer
Mon voyage céleste ; j'aimerais vos aimants
De la lune en vos yeux, et ce qui me tгапsperce
De la mâle présence indicible - inouïs
Sont vos patients silences -, que le hâle me berce
De la beauté arabe ; j'aimerais, indécis
Avoir l'assentiment de la seule paupière
Larguant le fol azur pour mon aveuglement ;
Oh, j'aimerais me perdre jusqu'au bout de la terre
Et voir vos pieds fouler le réfractaire аmапt ;
J'aimerais onduler sous votre souffle austère
De mâle retenant son рlаіsіг ardemment ;
Que j'aimerais frôler au fil de l'onde amère
Votre solidité d'homme en soulèvement !
J'aimerais vos sillons de suées aurifères
Parcourant votre ventre, et me noyer béant
Dans un être inconnu, venu des autres sphères,
Étrangement princier, garçon protubérant
De vos tendres innocences, et m'égarer aux rêves
Des rivages encor vіегgеs, sentir l'aménité
Du macho intérieur, roucoulement sans trêves,
- Balbutiements ou crève ! -, être une aspérité
De vos callosités ; j'aimerais les paraîtres
Des silhouettes enluminées d'ombres et de noir,
Le long des matinées des longilignes arêtes
Rythmant vos deux moitiés, posséder le pouvoir
De vous égratigner les rires en votre gorge
De coquelet soyeux, de déchirer le doux
Pétrissant votre voix ; que tout soudain s'égorge
Votre limpidité éclairant votre goût
Avec simplicité, j'entendrais cette entaille
Écartant votre faille, dans un apaisement
De grande adoration pour vous ; et que tressaille
L'homme encor à surgir dans son éclatement,
J'aimerais clandestin, servant de literie,
De divan, de coussin, ô mon mâle enjoué,
Vos fiers gémissements - mais serait-ce rouerie ? -
Cependant que je suis en vous l'homme écroué.
Climax007, le Mercredi Dix Janvier
Deux Mille Dix-Huit, à Lyon, Rhône.
PS : des images du quartier de La Guillotière, quartier arabe, chinois, vietnamien, arménien, turc, ... : français en somme. A Lyon.
Depuis des siècles, le quartier, dès avant que la rive droite du Rhône soit française (il y avait le Dauphiné, appartenant au Saint Empire Romain Germaпіԛuе puis à la maison de Savoie) où s’arrêtaient et habitaient les "étrangers", les marchands, les colporteurs, les classes "pauvres et dangereuses", les immigrés.
Ainsi, sur la place de la Guillotière, masquée par le tramway, y a-t-il les grandes palabres arabes dont vous voyez une partie devant l'immeuble à la façade de miroir ; plus près du Rhône, les supermarchés chinois et vietnamiens ou thaïlandais ; dans la Rue de Marseille où passe le tramway, les coiffeurs arabes très sympathiques et les Turcs des kebabs ; un peu pl;us loin, enfoncé vers l'intérieur, le magasin légendaire pour ses merveilles culinaires de l'épicier arménien Bahadourian.