De mon visage, j'ai essuyé les rêves, au matin ; il y avait des trainées de bave d'escargot au coin de mes paupières, car le rêve - pour être atemporel - est une hâte millimétrique. J'ai absorbé des goulées d'air, des parfums et des odeurs, anciennement venues et disparues, j'ai regardé au petit bonheur la chance un cri d'oiseau pétrifié, et c'était Icare qui plongeait depuis le ciel pour le premier accident d'avion universel, j'ai bâillé et j'ai tourné les mains dans mes poches, pour saisir au passage les belles figures d'autrefois toujours présentes, non pour les thésauriser, mais pour les souffler comme des bulles de savon iridescentes depuis les paumes de mes mains. Pour une fois, je savais quoi faire de ces ustensiles qui nous embarrassent.