Bonjour,
Je trouve tout cela bien passionnant.
Climax, je ne crois pas qu'il y ait fumisterie que ce soit d'un côté ou de l'autre.
Il s'agit juste d'expressions de quelque chose.
Comme le souligne Lessismore, tout est une réaction à autre chose, c'est valable pour l'art, mais pas que.
Trop de capitalisme? Dans ce cas, sombrons dans l'anti-capitalisme.
Je crois que le sens participe du même mouvement. On a donné au sens une importance capitale justement, tout doit avoir un sens, c'est horrible, c'est le diktat du sens.
Et en plus, quel sens? On en a 5, de sens, mais on ne les utilise pas.
Tout le monde dit que donner un sens est la chose la plus importante.
A l'école, on impose le sens d'un poème de Rimbaud, Rimbaud veut dire que ... Mais c'est facile, Rimbaud il est mort, on sait pas quel sens il voulait donner, et même s'il y en avait un, et après tout, est-ce si important?
Passer son bac a du sens. Mais du sens pour qui et pour quoi?
Comme il y a trop de sens, sombrons dans l'anti-sens.
Comme il y a trop de guerres, sombrons dans l'anti-guerre.
Comme il y a trop de racisme, sombrons dans l'anti-racisme.
Sauf que, effectivement, un mouvement anti-guerre est aussi violent que ce qu'il combat, parce que si on est contre une chose, cela revient à signifier que cette chose existe, donc c'est contre-productif. Et dans le fond, on en oublie de se poser la vraie question: pourquoi la guerre? Pourquoi l'arbre s'appelle ainsi?
Et nous alternons depuis toujours dans ces extrêmes sans jamais en sortir. Ça n'a pas de sens, on tourne en rond.
Personnellement, dans la roue de ma vie, j'en suis à la phase du "non-sens".
J'ai subi le sens, je l'ai cautionné, je l'ai transmis. J'ai oublié qu'un acte peut être gratuit. J'ai oublié de sentir, voir, toucher, écouter, ne plus penser, vivre en somme.
Comme je n'en peux plus, alors je passe au non-sens.
Quand j'écoute du Mozart, en fait, je n'écoute pas vraiment: je veux suivre l'histoire, je me souviens de la dernière fois que je suis allée à l'opéra, je pense à une personne qui elle-aussi aime Mozart, bref, je suis assaillie par dix mille trucs.
Lorsque j'écoute la musique proposée par Lessismore et Climax, mon esprit se repose parce que je ne cherche rien. Et c'est lorsqu'il n'y a plus rien que quelque chose de "primaire" est sollicité, ce quelque chose qui est sans doute notre base commune.
Mais la vérité doit se trouver au milieu de tout ça ou en dehors de tout ça. Dans un équilibre entre le sens et le non-sens. Entre le construit et le déconstruit. Entre le primaire et le conditionnement.
Dans le meilleur de chaque chose et de toutes les méthodes. Dans ce que moi, j'estime le meilleur de toutes les méthodes. Je pense que l'on pourra appréhender l'unité du monde à partir du moment où nous l'appréhenderons avec notre propre unité.
Voilà, voilà, merci Climax.
PS: Je rends à Mozart ce qui appartient à Mozart. J'ai entendu il y a quelques années une émission qui évoquait une ехрéгіепсе menée par des ethnomusicologues. Cette ехрéгіепсе consistait à faire écouter des compositeurs dits classiques à des groupes humains éloignés de toute "civilisation". Leurs conclusions semblaient dire que c'est Mozart qui éveillait le plus unanimement le plus de "choses " (je ne me souviens plus, hélas, de leurs critères d'"évaluation").