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L'abrogation du délit d'hоmоsехualité, 1978-1982 - Homosexualité

Sujet de discussion : L'abrogation du délit d'hоmоsехualité, 1978-1982
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 25 août 2013 à 17:14
    Antoine Idier a écrit un livre, "Les alinéas au placard : l'abrogation du délit d'hоmоsехualité, 1977-1982", un livre d'historien.

    LISEZ CET OUVRAGE, D'UNE LECTURE FACILE ET AGRÉABLE CAR SANS LOURDEURS DE STYLE, UN LIVRE RICHE DE DÉTAILS CAPTIVANTS PUBLIÉ PAR UNE MAISON D’ÉDITION, LES ÉDITIONS CARTOUCHE, PLUS COURAGEUSE QUE LES PRÉTENDUS "GRANDS ÉDITEURS", CEUX QUI SE DISPUTENT LES PRIX LITTÉRAIRES.

    A. Idier fait le tour et le compte des forces antagonistes en présence.

    L'historien décrit minutieusement les actions et prises de position des partisans de l'égalité ; l'organisation hоmоsехuеllе CUARH ; les intellectuels Michel Foucault, Gabriel Matzneff, René Schérer, Guy Hocquenghem ; les hommes politiques, rares et courageux, tels que Henri Caillavet, un homme politique de droite, partisan des libertés publiques ; les militants gays, dans leur fourmillement et leur présence quotidiennes.

    Grâce à la considération d'une période relativement longue et charnière, Antoine Idier parvient à nous donner une juste vue des circonstances qui aboutirent à l'abrogation du délit d'hоmоsехualité.

    L'auteur explique pourquoi il préfère cette dernière formulation à l'expression consacrée "dépénalisation de l'hоmоsехualité".

    En effet, l'hоmоsехualité elle-même était un délit, moralement condamnable par la loi pénale, tout comme le simple fait d'être réduit à la catégorie de "Juif" par la législation nazie et celle de son supplétif, le régime du Maréchal Pétain, constituait un délit.

    De quoi s'agissait-il ?

    Et là il me faut citer les textes.

    Sans ces précisions,chères Tongaysiennes et chers Tongaysiens, vous ne comprendriez pas les motifs d'un combat âpre et décisif contre des dispositions légales scélérates..


    - L'article 330 alinéa 2 du code pénal français disposait que : "Lorsque l’outrage public à la pudeur consistera en un acte contre-nature avec un individu du même sехe, la peine sera un emprisonnement de six mois à trois ans et une amende de 1 000 F à 15 000 F."

    C'est au nom d'un tel alinéa que tous les établissements gays (sаuпаs, bars, ...) ainsi que les lieux de drague hоmоsехuеls se trouvaient sous la menace permanente des descentes de police.

    Les enceintes d'un club privé délimitaient un espace collectif, ouvert, au même titre qu'une place publique ou un parc, ou les berges d'un fleuve. Et les "actes" s'y commettant étaient des "outrages publics à la pudeur".

    L'hоmоsехualité était l'objet d'un jugement moral, et la loi instituait une norme sociale et morale par une qualification de l'hоmоsехualité comme "acte contre-nature".

    Cet empiètement sur la vie affective des citoyens déniaient aux hоmоsехuеl(le)s et à leur sехualité tout caractère affectif, relationnel, amoureux : les hоmоsехuеls se résumaient à des "actes", qui plus est "contre-nature".

    - L'article 331 alinéa 3 disposait que : "Sera puni d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 60 F à 15 000 F quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu mineur du même sехe."

    Soucieuse et légitime protection de l'enfance ? En aucun cas.

    Notez l'assimilation de l'"impudeur" et du "contre-nature" par un "ou" qui est davantage inclusif qu'il ne distingue des variétés de cas répréhensibles. C'est le procédé de l'amalgame, redoutable en droit pénal.

    Encore une fois, l'hоmоsехualité, en tant que telle, était exécrable, jugée, condamnée, passible d'une peine.

    Il y avait une inégalité entre les relations hétéгоsехuеllеs et hоmоsехuеllеs, car, par une ordonnance du 2 Juillet 1945, l'âge légal pour une relation hétéгоsехuеllе passait de treize à quinze ans, répudiant ainsi l'esprit du régime de Vichy, cependant que l'âge légal pour une relation hоmоsехuеllе restait de 21 ans.

    En 1974, avec le changement de l'âge de la majorité légale, les relations hоmоsехuеllеs à partir de 18 ans ne furent plus considérées comme un "attentat à la pudeur".

    Persistèrent l'inégalité et la discrimination.

    Il sera mis un point final à ces alinéas discriminatoires, mêlant des considération d'une certaine morale avec les dispositions de la loi commune et laïque, par la loi du 4 Août 1982.

    Et, depuis, le code pénal français ne criminalise plus l'hоmоsехualité.



    _________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________


    "Les alinéas au placard : l'abrogation du délit d'hоmоsехualité, 1977-1982", par Antoine IDIER, a été publié par les éditions Cartouche, au prix de dix-huit euros.

    Cet ouvrage est la réécriture pour le grand public d'un mémoire de recherches rédigé à l'Institut d’Études Politiques de Lyon, mémoire soutenu en Juin 2011.


    Le numéro identifiant du livre est : 978-2-366220-03-2



    9782366220032FS.gif
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 25 août 2013 à 17:24
    - L'article 331 alinéa 3 disposait que : "Sera puni d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 60 F à 15 000 F quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu mineur du même sехe."

    Soucieuse et légitime protection de l'enfance ? En aucun cas.
    Notez l'assimilation de l'"impudeur" et du "contre-nature" par un "ou" qui est davantage inclusif qu'il ne distingue des variétés de cas répréhensibles. C'est le procédé de l'amalgame, redoutable en droit pénal.

    Ce qu'il y a de fascinant avec les articles de loi, ils sont toujours suffisamment flous, pour laisser une très large marge d'appréciation par le juge ou le procureur...
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 25 août 2013 à 17:51
    - L'article 331 alinéa 3 disposait que : "Sera puni d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 60 F à 15 000 F quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu mineur du même sехe."

    Soucieuse et légitime protection de l'enfance ? En aucun cas.
    Notez l'assimilation de l'"impudeur" et du "contre-nature" par un "ou" qui est davantage inclusif qu'il ne distingue des variétés de cas répréhensibles. C'est le procédé de l'amalgame, redoutable en droit pénal.

    Ce qu'il y a de fascinant avec les articles de loi, ils sont toujours suffisamment flous, pour laisser une très large marge d'appréciation par le juge ou le procureur...

    Oui, tel était le but, Micka, de ces qualifications morales, se confondant, se combinant, et laissant au sens moral du juge le droit d'imposer ses propres normes morales aux cas à juger - dès lors que la loi pénale se mêlait de morale - : que les mailles du filet se resserrent encore et toujours sur les hоmоsехuеl(le)s.

    Aussi, dès que dans un texte de loi, il y a des énumérations, qui amalgament, comme dans cet alinéa, "impudiques ou contre-nature", il y a péril en la demeure !

    Les mots se contaminent, tout se mélange, d'autant plus que toute morale personnelle - serait-elle celle d'un juge et relèverait-elle d'un traditionalisme religieux établi - a ses inflexions et ses retournements, de sorte que les hоmоsехuеl(le)s, moralement condamnés par les termes de la loi (au prix d'une confusion des genres redoutable, une morale particulière devenant norme sociale) se retrouvaient au pouvoir, non seulement de l'injustice, mais de l'arbitraire.


    --- J'ai tenu à passer du temps, en confectionnant ce sujet pour que chacun, ici, sache que rien n'est acquis des droits, qu'ils ont été conquis, qu'ils doivent se défendre et que des textes légaux criminalisaient l'hоmоsехualité jusqu'en 1982 en France.
  • mpolik Membre occasionnel
    mpolik
    • 25 août 2013 à 17:51
    En droit pénal, ce n'est pas tout à fait exact. Les termes flous sont aujourd'hui très rapidement censurés. Pour des exemples récents: notion de famille en matière de délit d'іпсеstе, notion de harcèlement sехuеl...

    http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/cahiers-du-conseil/cahier-n-26/le-principe-de-la-legalite-criminelle-dans-la-jurisprudence-du-conseil-constitutionnel.51488.html
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 25 août 2013 à 18:07
    Merci pour l'info, voila qui nous rassure, dans l'hypothèse où nous devrions comparaitre un jour, devant l' Inquisition républicaine, au moins le mandat d'arrêt ne comportera pas de termes flous xD
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 25 août 2013 à 18:11
    En droit pénal, ce n'est pas tout à fait exact. Les termes flous sont aujourd'hui très rapidement censurés. Pour des exemples récents: notion de famille en matière de délit d'іпсеstе, notion de harcèlement sехuеl...

    http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/cahiers-du-conseil/cahier-n-26/le-principe-de-la-legalite-criminelle-dans-la-jurisprudence-du-conseil-constitutionnel.51488.html

    Mais, Mpolik, excuse-moi, ce n'est pas là, et pas du tout, l'objet de ce "post".

    L'objet de ce "post" n'est pas l'actuelle pratique visant à exclure les termes flous en droit pénal. Tu es hors du sujet.

    L'objet de ce "post" est de montrer par des citations exactes, et en en déroulant les implications, ce contre quoi il y a eu à lutter : la criminalisation de l'hоmоsехualité.


    Je ne suis pas un connaisseur du droit pénal. Il ne me passionne pas et sa connaissance n'est pas requise dans ma profession. Je n'ai jamais été étudiant en droit.

    Par contre, il m'intéresse de citer deux alinéas, capitaux, signifiant aux lecteurs de ce site quelle était la condition des hоmоsехuеl(le)s avant 1982 en France.

    Et c'est contre ces alinéas que nos "ancêtres" ont lutté et milité, et avec lesquels ils eurent maille à partir !!!

    Je ne prétends rien de plus que de montrer à quelle ignominies légales nous ne sommes plus sоumіs(e)s.

    Est-ce clair ou mon texte de présentation, plus haut, laisserait-il entendre qu'il s'agit d'un ouvrage traitant des progrès sur la manière de formuler le droit pénal en France ?
  • lola34000 Membre pionnier
    lola34000
    • 25 août 2013 à 18:28
    Moi qui suis inculte quand a été dépénaliser la tгапssехualité
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 25 août 2013 à 18:41
    Moi qui suis inculte quand a été dépénaliser la tгапssехualité

    Je l'ignore complètement, je suis inculte - pour reprendre ton adjectif - en la matière, je ne sais pas depuis quand en France il est légal (ou pas) de s'habiller en femme si l'on est un homme (ou inversement) et de pouvoir demander (ou pas) ce que certains appellent "une réassignation de genre".

    Par contre, sois certain que l'abolition des alinéas scélérats a, certainement, contribué à l'apaisement de la conditions faite aux tгапssехuеl(le)s.

    Je savoure, en relisant les alinéas abolis, ce à quoi, TOUTES ET TOUS, quels que soient nos particularismes, nous avons échappé.
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 25 août 2013 à 18:42
    Officiellement, les tгапssехuеls n'existent pas.
  • yoomy Membre suprême
    yoomy
    • 25 août 2013 à 18:42
    La tгапssехualité n'est plus considérée comme une maladie en France depuis 2010. Par contre, je crois qu'il est toujours interdit pour un homme d'être habillé en femme dans les lieux publics.

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