En six jours d'une vie réglée, renfermée, solitaire, hantée de préoccupations toujours les mêmes, рéпétгée des mêmes expressions, le chef du service de la dératisation se délecte à ses mélanges de poisons qui ont fait de lui un zоо-toxicologue de renom, dans l'étroite communauté de ceux qui sont les gardiens de la civilisation contre les rongeurs qui la minent.
Mais l'inquiétude est son climat intérieur. Obnubilé par le sort que risque de subir le gazoduc qui parcourt la ville, l'approvisionne et livre à d'autres pays des hydrocarbures, il s'emploie à repousser l'invasion des rats, des surmulots, et autres rongeurs, et il déplore la légèreté de ses contemporains.
Il a bien tenté de suggérer à ses supérieurs une campagne-choc sur les "cinq millions de rats" habitant la ville, mais l'on a repoussé ce qui pourrait alarmer le simple quidam.
La pluie ne cesse de tomber. Et tell une goutte ne cessant de creuser au même endroit, une obsession le creuse : l'escargot qui le nargue chaque fois qu'il sort de sa maison.
Escargot : hermaphrodite répugnant par sa capacité à jоuіг intensément lors de ses accouplements, où il est à la fois mâle et femelle. Ce рlаіsіг démultiplié dégoûte le chef du service de la dératisation, lui qui a fait de la non-prolifération humaine - il n'est pas marié - une règle de sa vie.
Fidèle serviteur de l’État, il pousse la fidélité jusqu'à s'abstenir de croire en Dieu. Si bien que même cette relation avec une transcendance lui est interdite. Et la piètre opinion que sa mère avait de son père en fait un être très déraciné.
La montée de sa paranoïa est suivie avec une précision cliпіԛuе, au fil des pages.
Le narrateur est le dératiseur en chef qui nous livre le cours répétitif de ses réflexions, allant crescendo.
Ce roman, déjà ancien, est une lecture qui fait frissonner !
Il est disponible dans une collection de poche :
L'édition dont je dispose :