Es hommes devraient se laisser aller à davantage de contact physique entre eux. Plus que des bodychecks au foot ou qu'une accolade entre bourrés, sans devoir préciser «no homo». Plaidoyer.
Prendre un ami dans ses bras, c'est bien et ça fait du bien. Point. Sauf que si tu es un mec, qui plus est hétéro, tu ne fais ça qu'avec des femmes. A moins d'être un footballeur (qui peut résister à une embrassade après avoir marqué un but?), un hippie ou que tu te trouves dans une phase très émotionnelle ou que tu es bourré. C'est bien dommage. Tu ne devrais pas te gêner d'enlacer les personnes que tu aimes, dont font partie tes potes.
Stop avec le «no homo»
Le week-end dernier, un ami m'a soufflé à l'oreille: «Eh, je te kiffe, t'es vraiment style. J'suis pas homo, mais je t'aime bien». «J'suis pas homo, mais»: ça sonne aussi mal que «Je t'aime, mais» ou «J'suis pas raciste, mais». Pourquoi les mecs doivent-ils toujours préciser qu'ils ne sont pas gays quand ils veulent faire un compliment à un autre homme?
La mode du «no homo» ne date pas d'aujourd'hui et donne l'impression de rester bloqué dans des principes conservateurs, alors même que la société évolue. Porté par des mèmes sur internet et par la scène rap de Harlem des années 1990, ce slogan continue de pourrir les relations amicales, fraternelles et fusionnelles entre deux hommes. Ce n'est pas parce que tu trouves qu'un mec est cool que tu es gay. En revanche, en te justifiant, tu donnes surtout le sentiment de ne pas accepter l'hоmоsехualité.
Essaie de le dire en étant sobre
Quand les gars se permettent de partager ce qu'ils ont sur le coeur, ce qu'ils pensent d'un autre homme, ils sont généralement bourrés. Il faut que les deux aient un verre dans le nez pour exprimer ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre. Les femmes, par exemple, sont bien moins complexées à ce niveau-là. Elles se disent plus facilement qu'elles s'apprécient, qu'elles trouvent leur meilleure amie belle ou adorable. Pourquoi pas nous?
Quand les gars se permettent de partager ce qu'ils ont sur le coeur, ce qu'ils pensent d'un autre homme, ils sont généralement bourrés. Il faut que les deux aient un verre dans le nez pour exprimer ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre. Les femmes, par exemple, sont bien moins complexées à ce niveau-là. Elles se disent plus facilement qu'elles s'apprécient, qu'elles trouvent leur meilleure amie belle ou adorable. Pourquoi pas nous?
Si un pote n'arrive pas à me dire qu’il m'apprécie quand il est sobre, alors qu’il ne me le dise pas tout court. Quand il me complimente une bière à la main, je me sens comme le coup d'un soir qu’il essaie de draguer en lui sortant son numéro de сhагmе à deux balles et son lot de mensonges, parce qu’il est soûl. C'est toujours sympa à entendre, mais ça n'est pas très valorisant, surtout quand il s'agit d'une vraie amitié.
Se prendre dans les bras, c'est aussi un truc de mecs
Ce qui bloque dans ces démonstrations d'affection, c’est la peur de mettre en doute sa virilité. La question de la masculinité ne se résume pas à une simple accolade. Chacun en définit sa propre vision. Pour certains «un homme, un vrai», c'est celui qui mise sur le courage et qui se présente comme un dur à cuire, avec Bear Grylls pour idole. Pour d'autres, ce sont quelques muscles saillants et une allure de bad boy. Les metrosехuеls, quant à eux, estiment que la masculinité ne se résume pas à des poils sur le torse et des cris d'animaux. A leurs yeux, on peut être un homme et faire du shopping, aller chez le coiffeur et porter du parfum. Ces trois exemples n'en sont que quelques-uns parmi tellement d'autres.
De mon point de vue, être un homme passe par le respect de ses idées. Donc, si on kiffe son bro, on le lui montre, et c'est une attitude tout ce qu'il y a de plus masculine. Cela seulement si tu assumes, sans avoir besoin d'un verre pour le dire ou sans préciser que tu n'es pas gay.