La plus belle mort.... (page 12) - Le "Blabla" bar

Il est certain que, si tu me demandes, avec amabilité, comment bellement mourir, je répondrai, avec certitude, que cela dépend de l'espace environnant : or, le seul endroit que je connaisse au monde qui ne me fasse pas peur, lors de la mort, est Lisbonne, avec sa vue sur l'estuaire du Tage ; ce site-là me plairait pour une mort.

Quant à me dispenser de tel ou tel sujet, serait-ce de toi, le pouvoir ne t'en appartient pas, Studio ; pas plus qu'il ne t'appartient de clore ton sujet, par définition toujours ouvert : un sujet n'est pas un défilé militaire ; des retardataires peuvent arriver dans un ou deux mois, qui sait ?

La positivité, c'est l'ouverture et la grandeur de la ville millénaire de Lisbonne, où il fait bon vivre d'abord, avant de mourir, et cette ville est (chut...) mon amour.

Mon pseudonyme est Climax007 ; il n'est pas très portugais, mon prénom, Serge, a son équivalent en portugais, et il sonne très doux : cela aide aussi dans un moment difficile ô combien.

Cependant, le peuple portugais est des plus habiles en langues étrangères : un milieu cosmopolite, voilà qui soutient, outre la vastitude du site. Voilà.

En marge de mon sujet ( il ne s agit pas d une digression mais juste un écart que je m accorde ) croyez vous en la cryogenisation des corps ?

Je rappelle que la cryonie ou cryogenisation est un procédé de cryoconservation (conservation à très basse température, -196 °C) d'êtres vivants, dans l'espoir de pouvoir les ressusciter ultérieurement. ( cf Wikipedia ).

Aux États Unis la pratique est tres courante semble t il......

Ceux-ci n'eurent pas à choisir leur mode de mort :
le "vilain" était pendu, le noble décapité ;
ainsi en va-t-il de la plupart des morts ;
et la misère connaissait sa fin dans l'étranglement ;
avouons que ces hommes et femmes
n'eurent guère le choix de "la belle mort".

Rappelons que la seule
grâce accordée à un condamné au feu était d'être
étranglé avant d'alimenter le feu par sa maigre graisse:
c'était "la belle mort" des condamnés au bûcher !

Alors, le choix de la mort est affaire de circonstances
impondérables, rarement accordées.


De François Villon, la Ballade des Pendus.

Dans le cas de la pendaison, "la belle mort"
est d'avoir les vertèbres rompues et non de mourir
d'asphyxie, lentement !

Et, ma sœur aînée, Nicole,
morte d'un cancer généralisé
le Douze Décembre Deux Mille Seize,
a eu "la plus belle mort" possible,
parce que mon autre sœur
a beuglé comme une folle furieuse, à l'hôpital
de Rouen pour que ma sœur Nicole puisse
mourir dans une chambre particulière
(après ça, on dira que les réductions des nombres
de lits dans les hôpitaux publics ne sont pas suffisantes !),
aux service des soins palliatifs.

C'est ainsi que ma sœur Nicole aura eu "la plus belle mort",
dans un coma, après que je lui ai parlé au téléphone
de notre voyage à Lisbonne et de l'espace de Lisbonne,
et que ses dernières paroles avant le coma terminal
aient été : "Oh oui, ça c'était bien !". Elle avait enfin
voyagé dans sa vie, en allant à Lisbonne ; elle en gardait
un souvenir décisif.: c'est important, ça, pour mourir !!!


Sa " plus belle mort" possible aura eu lieu
vers les sept heures du matin, sans qu'elle entende
râler à ses côtés un-e autre patient-e qui serait
en train de mourir.


Voilà une "plus belle mort"

que mon autre sœur a dû

gagner à la force des poumons !




Je suis hors du sujet ???

En réponse au message de climax007 :

Il est certain que, si tu me demandes, avec amabilité, comment bellement mourir, je répondrai, avec certitude, que cela dépend de l'espace environnant : or, le seul endroit que je connaisse au monde qui ne me fasse pas peur, lors de la mort, est Lisbonne, avec sa vue sur l'estuaire du Tage ; ce site-là me plairait pour une mort.

.

Je ne pense pas qu il soit dans ma nature d être mal aimable ou haineux.
Quant à la réponse que tu viens de donner elle répond ( enfin ) parfaitement à la question posée.

Lisbonne importe, non comme réponse, mais comme espace
où le ciel plonge dans la mer de Paille,
où le château Saint-Georges rappelle les royaumes maures
et arabes,
où le vent comporte un élargissement et emporte vers l'autre rive du Tage,
où Belém rappelle la première mondialisation capitaliste avec le lieu de départ des navigateurs vers les Indes en contournant l'Afrique,
où les libraires vivent et discutent avec l'étranger en portugais,
où la ligne 28E, celle du grand tour touristique, frôle les maisons dans les ruelles très étroites,
Lisbonne importe comme un lieu de vie avec ses multitudes
et c'est pour tout cela que la réponse ne sera jamais que différée et vagabonde, buissonnière, détournée, car Lisbonne, lieu d'une mort possible, est surtout le lieu de la vie belle.

La réponse arrive en son temps et non selon le tien ;

elle est selon son climat, et non sur les terres arides

et tranchées géométriquement ; la réponse donne à voir

Lisbonne qui n'est pas un mouгоir mais l'abreuvoir de la lumière !





Et les morts de "La ballade des pendus" de F. Villon,

et la mort de ma sœur aux soins sans espoir,

ces " plus belles morts" imposées par la nécessité,

importent plus que l'autoroute de la réponse !

Et le souvenir de ma sœur morte,
qui téléphonait depuis les alentours immédiats
du Panthéon National portugais, alors
que je regardais le panorama du la plate-forme
(car le Panthéon portugais est un lieu ouvert au public),
ce souvenir d'une sœur morte
d'un cancer généralisé
importe.

La "plus belle mort" de ma sœur
aura résidé dans le fait d'avoir
un espace à elle pour mourir :
et tel fut le "choix" imposé
par ma vaillante sœur Arlette
hurlant à l'assassinat par négligence
aux sons palliatifs à Rouen.

Voilà la réalité d'une "plus belle mort".

Cela répond-il aussi à la question ???
Je pose la question une seconde fois !