La séduction mystérieuse d'une image - Littérature & poésie

Il y a des images ordinaires par leur conception, car elles n'auront pas convoqué un déploiement d'hélicoptère, d'appareils à l'épreuve des vents, ou de longues heures de vol au-dessus de paysages, mais seulement exigé le déploiement d'un regard.



Bref, dans leur singularité ordinaire, ce sont des images qui, à bien les observer, nous emmènent vers d'autres contrées : elles provoquent en nous des associations d'idées en cascades et ouvrent en nous les grandes voies de la Métaphore.



Ainsi de cette image que vous pourrez trouver sur le site de la librairie Transit, de Marseille.









Et, bien sûr, nous penserons à la vague de Hokusai, dont je lis qu'il s'agit de la première estampe d'une série consacrée au Mont Fuji.









Et pour rester dans les vagues marines, dans le mouvement, dans le flux, cet estuaire bleu de Maria Helena Vieira da Silva qui, c'est rare chez elle, se réfère manifestement à l'espace de la ville de Lisbonne.









Y a-t-il une image à laquelle, dans votre vie présente, vous accordez de la séduction, en raison de son pouvoir de résonance en vous ?

Tableau de base par Hokusai (mm reference que toi)


photographie de Jeff Wall

Mais il y en a une que j'affectionne plus de Wall

Je ne connais pas du tout l’œuvre de Jeff Wall : à bien regarder la première photographie, c'est un manque à combler.

Je constate l'obsession du mouvement, réalisé dans cet atelier ; mouvement qui se retrouve dans les tableaux de Vieira da Silva.



"La pièce aux tableaux".

J'ai епvіе de dire que j'apprécie le travail de Benoît Courti, histoire de me faire lyncher, :D

(Je n'aime pas, je précise)

Bien c'est le contre pied de ton exemple,
ses photographies sont réglées au millième pres, un boulot de dingue.

La plupart des photos de Jeff Wall n'ont que peu d'"intérêt", c'est à dire que, à quelques exceptions près, elles ne nous racontent pas une histoire, ou si peu, elles ne veulent pas nous transmettre une atmosphère, elles n'ont pas de message à faire passer, ce sont simplement des photos. Mais quelles photos ! A partir d'un procédé technique publicitaire, le rétro-éclairage dans une boîte, comme chez Decaux, Jeff Wall a développé une pratique esthétique très novatrice. Toutes ses photos sont des mises en scène extrêmement élaborées, souvent le résultat de très nombreuses prises qu'il corrige, retravaille et assemble ensuite. Les scènes, les décors sont le plus souvent reconstruits en studio, les personnages sont des acteurs qui prennent et reprennent la pose des semaines durant, comme devant un peintre. On est aux antipodes de la spontanéité, du documentaire, de la composition intuitive. Nombre de photos sont fortement inspirées par des tableaux, d'autres par des romans, des films, mais ce n'est jamais une illustration, plutôt un cousinage, une évocation.
(le monde)

Puisque Yoomy se censure, et qu'il n'aime pas, je peux d'autant plus citer ce photographe.

Vous savez, le but n'est pas de constituer un album des valeurs consacrées et bienséantes.

Je découvre Benoît Courti !

Ta dernière photo, me fais penser a un célèbre artiste qui me tiens à coeur: Raynaud
Et la je dois dire que son oevure a un réel pouvoir attractif sur moi

Oui, cette photographie a du demander beaucoup de mise en scène, de travaux pour remanier l'image ; et, certes, cette photographie ne prétend rien enseigner, elle n'établit que des relations entre des personnages entre lesquels volètent des papiers.




Les œuvres qui ne sont pas à thèse sont les plus stimulantes.


--- Allez, les autres, une petite image, SVP !!!

Eh bien, Lessismore, il se trouve que je leur accorde, en considérant les images de Raynaud, un fort pouvoir de mystère, dû aux espaces inachevés et qui se dérobent.

Voilà, et c'est ainsi, des images chargées d'un mystère, que les mots ne pourront pas réduire, ni mettre en conserve, et qui suscitent davantage la curiosité tournée vers des ailleurs que le malaise.




Mais qu'est-ce qui se presse derrière les fenêtres ???
Et la blancheur carrelée a bien des interstices noirs...
Où sommes-nous ?

--- Mais déjà, dans la première image, où il a fallu saisir le moment du bouillonnement éсumeux au creux de la vague, quel est cette inclinaison de la cité de Marseille, comme si nous étions à Venise... Vers où sommes-nous emmenés ? Et vers quelle terre où nous allons perdre pied ?