Je désavoue, par avance,
tout marquage, appliqué
("approuvé" ou "non approuvé")
par l'inquisition locale et le
Torquemada aux petits pieds
qui entendent faire triompher
leur point de vue prétendument moral,
à propos d'un texte comportant
de la beauté ou n'en ayant pas,
et qui sera exclusivement fautif
du fait de cette beauté manquante.
Que lesdits inquisiteurs tentent
de passer un examen d'admission
auprès du rabbinat pour vérifier
le respect de la cashrout,
ou auprès des imams et autres curetons
de la même souche monothéiste
pour vérifier le caractère "halal"
de la marchandise mise en vente.
Tel est, en vérité, leur office,
et tel serait un domaine
approprié au dogmatisme
de leur esprit.
La morale d'un texte
se confond
avec son esthétique ;
le point de vue moral
se confond
avec le jugement esthétique
(tel est la leçon,
défendue lors de son procès
pour "outrage aux bonnes mœurs",
de cet homme courageux
appelé Oscar Wilde,
leçon que je tiens
pour pertinente
et essentielle
en littérature).