Des phrases vous frappent, vous ne savez pourquoi et, pourtant, des liens connexes se présentent à votre esprit, cela remue tout au fond, et cela vous rappelle de lien en lien d'autres réflexions et d'autres textes.
Ainsi je "tombe", par le plus grand des hasards, sur la phrase, ou le membre de phrase qui suit, de Herberto Helder qui nous a faussé compagnie, à nous vivants, le mois dernier à Lisbonne ; il était un des grands représentants de l'esprit surréaliste.
Je lis :
(...)
e
de
tudo
os
espelhos
são
a
invenção
mais
impura
(...)
Et,
parmi
tout
ce
qui
est
les
miroirs
sont
l'invention
la
plus
impure
qui
soit
Et, vous, quel rapport avec les miroirs ?
Jaloux/jalouse qu'il reflète et captive votre aspect ?
Inquiété(e) de ce double qui, soudain, vous fait face ?
Avez-vous traversé le miroir, et vu un autre monde, tel(le) Alice au Pays des Merveilles ?
Pensez-vous, comme Jorge Luis Borges, que les miroirs sont abominables, justement, parce qu'ils président à la multiplication des êtres, en procréant leurs images ?
Croyez-vous à votre reflet et à sa fidélité ? Si non, êtes-vous prêt(e) à trucider, séance tenante, votre reflet, en comptant sur l'indulgence du jury pour les crimes passionnels ?
Vous sentez-vous emprisonné par le miroir ?
L'impureté, notion morale, serait-elle, justement, dans cette copulation effrénée, invisible, du miroir pour faire des petits à la "réalité" ? Une sorte d'enfantement permanent dû à une grossesse, ni vue ni connue, de tous les moments ?
Et si, de reflet en reflet, nous étions épuisé(e)s ?