Merci Yann pour ce partage, c'est gentil!
En même temps je réalise que même si les nombreuses épreuves qui ont été mises sur ma route depuis ma jeunesse m'ont endurci émotionnellement, que maintenant ça m'en prend beaucoup plus pour m'affecter, la possible perte de ma mère dans les derniers, m'a ramener comme il est dit dans l'entête de ton article... à "l'essentiel" m'a déstabilisé au point d'avoir peine à fonctionner. Plus rien ne compte sauf ma mère, je ne vais au boulot que quelques heures par jour, tout ce que je recherche c'est de m'isoler.
En passant, ma mère doit retourner en salle d'opération aujourd'hui, mais je ne sais à quelle heure, semblerait qu'il s'écoule du sang par le drain qu'on lui a installé lors de sa chirurgie mercredi. Je croise mes ԁоіgts parce que déjà qu'elle a réussi à passer au travers d'une chirurgie malgré son âge et sa condition, une deuxième en quatre jours ça nous inquiète beaucoup.
Si j'avais pu, j'aurais aimé être présent et l'accompagner de sa chambre jusqu'aux portes du bloc opératoire et lui dire que ça va bien aller, que je l'aime, comme elle la fait pour moi lors de mes nombreuses opérations, mais la Covid oblige, impossible de la voire.
Bon je vais encore vous embêter avec un autre bout de mon vécu.
J'ai toujours été très proche de ma mère, faut dire que dès l'âge de 13 ans à cause de la maladie de Crohn, j'ai dû m'absenter de l'école régulièrement et parfois pour de longues périodes, donc en dehors de mes séjours à l'hôpital, j'étais en convalescence à la maison avec ma mère qui me dorlotais.
Quelques années plus tard en 83, mon père est décédé d'un anévrisme au cerveau à l'âge 58 ans, ma mère qui dépendait complètement de lui (c'était comme ça à l'époque, beaucoup de femmes étaient complètement dépendantes de leur mari), elle s'est retrouvé déboussolée.
J'étais célibataire, mon frère aussi, je ne lui ai pas promis, mais dis que tant qu'elle vivrait, je resterais avec elle. J'avais 22 ans, venais de perdre mon premier copain dans un accident d'auto, je n'étais pas encore complètement remis, pour ne pas dire pas du tout, donc pour moi ça s'arrêtais là, il n'était pas question de retomber en amour et risquer de revivre un autre cauchemar.
En début d'été 1990 écoeurer de travailler dans une cage à oiseaux jouquer au 39e étage d'un édifice à bureaux du centre-ville de Montréal, je quitte l'étude d'avocat pour laquelle j'ai travaillé pendant dix ans et décide de prendre un break pour l'été. La fin d'été venue et à la recherche d'un emploi, en septembre je me fais embaucher à titre de sous-traitant par une compagnie de transport pour la Société canadienne des postes, trois années plus tard en 93, je me lis d'amitié avec un nouvel employé, on sort souvent ensemble, passe des week-ends chez lui, je tombe follement amoureux. Lorsqu'il me dit le soir de la Saint-Valentin du 14 février 1995, avoir pris la décision bien muri de quitter Montréal pour retourner vivre dans sa campagne natale parce qu'il s'ennuie de sa famille, je décide de le suivre, il n'a pas eu à me convaincre bien fort, je détestais Montréal.
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