Le silence a des griffures, le silence a des ratures !
Un cri racle une gorge, il passe inaperçu
Car il est étouffé par les déconfitures
D'ailes sombres et revêches, pourrissantes natures !
Le type a des grillages, il encode sa vue
En détruisant ses larmes ; un lamentable mur
Cadenasse sa tête ; pleurer est la bévue
Des hommes droit devant, l'attaché-case est sûr
D'avoir sa devanture correcte quand droite est la carcasse,
Limée de dignité ; les souvenirs sont las
De leur effacement - la mémoire à la casse ! -,
Et remplissent le vide chargé des autrefois ;
Dans ma soupente ardente, comme un cheval de Troie,
Le temps se coagule ; ton imagerie rare
Disperse ton cadavre ; tu guettais telle une oie,
A l’œil tгапssibérien, le trèfle fort bizarre
Aux quatre directions ; et rien n'était sali
Dans les futurs possibles car tout pouvait s'élire,
L'événement égal ; dessous ton cil bruni
Par le détachement, tu t'exaltais à rire
En détournant les sons - ça n'faisait pas de pli ! -
Vers ton labyrinthe intérieur : venait la pluie
Du sourire éclatant timide ; jonchait un lit
Rarement partagé ma carcasse éblouie ;
Comme étroite est l'impasse, comme étroit est le pas
Entre amitié et fiel, entre Amour et Sargasses
Fervemment engluées ; comme pèse le moi
Oublieux des substances, se livrant aux rapaces
Engloutissant l'oubli ; comme est dur un départ
Accueilli nulle part ; malsonnante est la voie
Déchargée d'épaisseurs, déchargée du retard
Précautionneux des temps ; je reste comme une oie
Cherchant ma belle étoile, ai la contrefaçon
D'un semblant de la vie ; là j'observe une pause,
Me délie de la pierre et retiens la leçon
D'avoir été parfois au parfum de la chose,
Au rythme de mon Roi, amplement mécano
De mon sensible corps ; ton silence élabore
De mes futilités ; je marche dans un Nô
De peur de m'effrayer ; je suspens ce qu'adore
Le commun endormi ; le monde est renfermé
D'un triple cadenas hormis aux peaux zébrées
De leur beauté poilue ; je reste consterné,
Je mâchonne les pierres des routes carrelées.
Je recherche mon Roi, ma blessure endiablée,
Mon éсume labiale et ma légèreté,
Mon sentiment réel et mon âme assoiffée :
Ma libellule en feu, mon renaissant été. Climax007, 21h-22h50, le mercredi 13 décembre 2017, à Lyon.En hommage
à Carlos Jorge S. G. de Almeida,
mort le 13 décembre 2013.