Merci Patrice pour cette histoire d'eau…
Mais le titre de ton topic m'inspirait autre chose:
« sous la tranquillité trompeuse de la surface des eaux, [se cache] la mêlée incessante et cruelle des bêtes dans les ргоfопԁеurs »
Ce n'est pas de moi mais de Jean Bruller, alias Vercors.
Avant de devenir un écrivain célèbre grâce à la publication clandestine du Silence de la mer sous le pseudonyme de Vercors, Jean Bruller poursuivait avec succès sa carrière de dessinateur et de graveur.
Jean Bruller devient l’écrivain Vercors lorsqu’il publie clandestinement aux Editions de Minuit Le Silence de la mer en février 1942.
Le Silence de la mer est un acte de résistance.
Ce livre est le récit d’une rencontre forcée, durant l’hiver 1941, entre un officier allemand et deux Français obligés de l’héberger.
Chaque soir, avec élégance et courtoisie, l’ennemi s’adresse à ses hôtes.
Impossible dialogue : jamais il n’obtiendra le moindre écho à ses paroles.
Toutes les nouvelles qui composent ce livre présentent la sinistre vérité d’une époque : celle de la collaboration, de l’occupation, de l’holocauste.
Cette maison d’édition (Editions de Minuit) se veut résolument un acte de Résistance littéraire et intellectuelle comme s’en explique l’écrivain dans La Bataille du Silence :
« la naissance, l’existence et la réalité pratique d’une telle maison avec son mouvement de pensée, ne serait-ce pas pour l’étranger la preuve de la survivance sous la botte nazie de la vie spirituelle française ? »
Alors que tant de gens glissaient dans la collaboration, y compris parmi les grands penseurs, des gens comme Jean Bruller utilisaient leur talent et risquaient leur peau pour signifier à l'occupant qu'il n'était pas chez lui.