Et oui soyons formatés!!!! Et participons à la réalité collective!!!!!
La réalité de l'individu, c'est qu'il est traversé, dés sa naissance par des influences innombrables. L'enfant se construit en répétant des gestes, en imitant des voix. Il faudra beaucoup de temps à l'homme pour s'orienter dans le réseau de ces influences plus ou moins subies. La réalité, c'est que chacun d'entre nous est une espèce de DJ et notre vie est un mix. Je suis dans la fiction quand je crois être totalement dégagé de mes références. Vous le savez bien ! Les grandes amitiés sont contaminantes : on ne sait plus de qui vient le geste original, les voix s'accordent sur les mêmes intonations, les vocabulaires se rapprochent. Les silhouettes se confondent. Ce sont déjà des formatages à petite échelle, non ? Chacun construit sa propre image de la réalité qui n'est pas la réalité. L'art témoigne de l'extraordinaire capacité qu'a l'homme de créer des mondes. Dans la relation aux autres se joue la possibilité de coexister. La réalité c'est la coexistence des mondes individuels. C'est une construction sociale. Mais cette construction se nourrit de nos fictions individuelles. Le mauvais rêve de notre société s'origine dans la faillite des utopies collectives. On ne croit plus qu'en l'individu, en sa responsabilité ultime, en sa capacité de comprendre et d'agir. Pourtant, à l'absence de communautés a succédé une communauté de l'absence. La scène de la réalité, c'est le plateau de télévision, c'est-à-dire un lieu qui médiatise l'absence. Les simulacres de communautés (Star academy, Loft story...) mettent en scène l'échec annoncé de tout projet commun. Comment ? Le but à atteindre c'est un objectif individuel (la victoire) incompatible dés le départ avec la situation collective, dans laquelle le but à atteindre devrait nécessairement être commun (la réussite du projet, de l'entreprise, du concert,etc...). L individu se déréalise aujourd'hui en ce qu'il se persuade que son monde est l'unique monde possible. Et comme il n'a plus de repère stable dans la société mondialisée qui ne voit plus en lui qu' un simple figurant, il trouve davantage de réalité dans le film qu'il se fait de sa vie que dans la vie même.