--- Remsdu31 donne, lui aussi, dans le RÉVISIONNISME immédiat des faits : il peine à voir en Clément Méric quelqu'un qui n'aurait pas été "victime d'autre chose que de lui-même".
Après les extrêmes qui se rejoignent,
après celui qui aurait provoqué ses assassins et récolté son assassinat,
voilà donc la troisième négation en marche sur ce site : la victime n'avait qu'à être indifférente à son époque, être un étudiant suivant ses cours avec de grandes visières sociales, et ainsi il ne lui serait rien arrivé.
Réfléchissons. A ce compte-là, une question s'imposera à tous : et si Clément Méric n'avait pas existé, et au sens plein du terme, comme un étudiant en Sciences politiques et comme un jeune homme intéressé par le cours actuel de la société française, n'aurait-ce pas été plus sûr pour lui ??? Qu'en pensez-vous ?
En effet, si Clément Méric n'avait pas existé, et de plus tel qu'il était, il ne serait pas mort.
--- A propos de Remsdu31.
La politique ne peut pas être assimilée à un "jeu" où l'on jouerait, à pile ou face, cette comparaison-là me semble peu pertinente voire indécente ; par contre, il y a des forces politiques en forte opposition et contradiction ; et dire de l'engagement politique de l'étudiant et syndicaliste - à SUD Etudiants - Clément Méric qu'il n'en valait pas le coup est une manière de discréditer un engagement politique que je ne partage pas (mais dont je comprends les ressorts) : je ne le partage pas car le fascisme ne se combat pas au travers de réseaux particuliers, mais par l'affirmation et la mise en œuvre d'un programme expropriant les capitalistes, et donc les affrontant, eux qui en 1930 furent les donateurs de fonds essentiels à l'ascension du futur chancelier Hitler qui, sans eux, n'aurait rien été.
--- Par ailleurs, le spectre politique français dans sa très grande diversité et dans son foisonnement conflictuel, lui, au contraire de ce que certains révisionniste de l'histoire immédiate viennent insinuer ici sur ce site, n'a aucun doute, de la droite à la gauche non représentée à l'Assemblée nationale, qu'il y a bien eu un assassinat de commis sur la personne de Clément Méric :
a) Prenons le site du Parti ouvrier indépendant (dont certains diront qu'il est crypto-trotskyste) :
"FLASH Communiqué – Le POI condamne la lâche agression dont a été mortellement victime, hier soir à Paris, Clément Méric.
Le Parti ouvrier indépendant assure la famille et les camarades de Clément Méric de sa totale solidarité.
Le Parti ouvrier indépendant sera présent au rassemblement d’hommage et de protestation organisé ce jeudi 6 juin à 18 h 30, place Saint-Michel à Paris.
Justice doit être rendue à Clément Méric. Les coupables doivent être châtiés.
Les secrétaires nationaux du POI
Gérard Schivardi, Jean Markun, Claude Jenet, Daniel Gluckstein
Paris, le 6 juin 2013"
b) Prenons le site de l'UMP (dont certains diront qu'il est crypto-sarkozyste) :
"Jeudi 06 Juin 2013
L'UMP condamne avec force l'agression odieuse de Clément Méric
Nous souhaitons pour les coupables une sanction exemplaire. Dans une démocratie comme la France, au 21ème siècle, il n'est pas acceptable d'être victime de ses convictions, son engagement politique.
Mais, Michèle Tabarot, secrétaire générale de l'UMP, regrette les amalgames honteux auxquels se livrent une partie de l'extrême gauche et de la gauche.
Les millions de personnes qui se sont opposées pacifiquement à l'ouverture du mariage et de l'adoption pour les couples de même sехe n'ont strictement rien à voir avec les groupusсules skinhead dont la violence est la seule référence. Ceux qui soutiennent l'inverse dénaturent le débat républicain et font le jeu des extrêmes.
Elle appelle à la décence et au respect. Ce drame ne doit faire l'objet d'aucune exploitation politicienne. Bien au contraire, tous les partis républicains doivent marquer leur unité pour dénoncer de tels atrocités.
Michèle Tabarot
Secrétaire générale de l'UMP
Députée des Alpes-Maritimes"
A partir de là, il ne s'agit pas de travailler les personnes au corps, en abusant de leurs émotions mais de regarder en face la montée dans ce pays, du fait de la crise et politique et économique et de régime, de groupusсules fascistes.
--- A propos de la violence politique : quant à ceux qui font l'équivalence entre communistes et fascistes, "les deux extrêmes", j'aimerais leur rappeler - un peu d'histoire - que la jeune République Soviétique - comme toute nouvelle forme de société révolutionnaire abolissant radicalement un état des choses devenu insupportable à la majorité du peuple russe, des peuples colonisés et des classes sociales exploitées - a dû se défendre violemment, militairement, dans une guerre à la fois civile et internationale, contre toutes les puissances, hier ennemies et dès lors coalisées (France, Angleterre, Allemagne, Pologne, Japon, Tchécoslovaquie) ; que le régime stalinien - violent - est d'abord une formidable entreprise réactionnaire de main-mise d'une bureaucratie sur la démocratie soviétique et sur les moyens collectivisés de production, que Staline a éliminé tous les communistes qui ont fait la révolution de 1917, et que les lointains héritiers de Staline, Eltsine et Gorbatchev, ont liquidé la propriété socialisée pour restaurer un capitalisme qui n'a plus de place à notre époque dans la division internationale du travail (d'où son caractère très parasitaire, très violent, et très destructeur - ainsi l'espérance de vie en Russie a régressé de dix ans depuis la fin de l'URSS).
--- A propos de la violence des communistes : je vous invite à lire, de Léon Trotsky, "Communisme et terrorisme", où vous verrez que la Social-démocratie russe, et les bolchéviks qui deviendront les communistes russes, se sont distingués - à la différence des socialistes-révolutionnaires et des anarchistes - par leur refus des attentats contre les individus, considérant que ce qui est en cause n'est pas qui gouverne mais les institutions et au service de qui elles fonctionnent.
Et c'est théorisé depuis plus d'un siècle.
Ceci posé, seuls des gens malhonnêtes ou ignorants peuvent mettre un signe "égal" entre communisme et fascisme, en se ralliant à cette facile assimilation que propagent - le prêt-à-penser qui ne veut rien savoir de l'histoire ; - la presse intéressée à dénigrer et à dévaloriser toutes les entreprises de révolte ou de révolution ; - les droites politiques qui ne résistent pas aux attraits de la propagande.
--- Voilà : j'aurai pris le temps d'une ultime mise au point.