Je vais vous faire lire que j'avais écris à mon père, il y a six ans environ, mais que je n'ai jamais osé lui envoyer. C'est un homme malade et il n'a plus toute sa tête. Donc j'y ai renoncé
Cher Papa,
Voilà maintenant plus de 23 ans que j’ai quitté la terre qui va vu naître : la Guyane Française. Ho oui ! avec beaucoup de regrets car cela a été un véritable déchirement surtout lorsqu’on est âgé dans la vingtaine et en plus de perdre ses proches, j’ai perdu tous mes amis. Je me suis très bien adapté à la vie de métropole, mais je n’ai jamais cessé de penser à toi PAPA.
Oui Papa ! L’exemple à ne pas « suivre » car tu as été un Alcoolique notoire mais qui aimait tant tes six enfants. Tu n’as pas su nous exprimer ton amour mais ne t’en fait pas, par ton regard tu nous le faisais comprendre. Mais qu’est-ce qu’on aurait aimé que tu nous le dises !!!
Mais arriva ce qu’il arriva, tu as eu cet accident corporel de la circulation routière où t’es resté dans le coma quelques jours et tu t’en es sorti mais avec des séquelles irréversibles. Heureusement que tu étais seul en cause et que tu n’as tué personne, car tu aurais brisé deux familles au lieu d’une.
Maintenant tu vis dans une sorte de foyer et ton passé alcoolique de l’époque a brisé ta vie et la nôtre aussi.
Non ! Papa, tu n’es pas le père indigne que l’on pourrait croire. Tu m’as toujours appris à aider autrui, à respecter les autres et tout cela, sans rien me dire mais tu me l’as simplement transmis par ton comportement, tes faits et gestes. J’aurai tant aimé que tu me le dises de vive voix que tu m’en parles que tu nous en parles, nous, tes enfants qui t’aimons et t’adorons.
Il est vrai je pourrai te dire aussi « je t’aime » Papa, mais ces mots ne peuvent pas sortir de ma Ьоuсhе tellement j’ai eu mal de te voir dans des états alcooliques inimaginables du genre : ramper à quatre pattes dans la rue pour rentrer à la maison, dormir dans la rue comme un vulgaire clochard alors que tu avais une famille, une maison que tu avais construite de tes propres mains, m’insulter en me disant que je te détestais car tu étais un alcoolique alors que c’était tout le contraire Rappelle toi ! lorsque je venais te chercher dans les bars, j’étais obligé de te porter car tu n’avais plus la force de marcher. Moi, ton fils, l’adolescent de 16 ans, qui ne savait même plus ce que voulait dire le mot « PLEURER » c’était mon cœur qui saignait et il saigne encore. Les blessures et plaies qui découlent de cette détresse juvénile ne se sont toujours pas refermées et pourtant, tous les jours je les panse en essayant de voir plus loin que le bout de mon nez, mais rien y fait, tu me manques terriblement.
Maman t’aimait et elle t’aime encore même si vous avez divorcé après plus de trente ans de mariage. Quel gâchis, tout cela pour l’Alcool.
Tu vois Papa, je pleure actuellement en écrivant ce post et cela faisait des années qu’aucune larme n’avait jaillit de mes yeux. Voilà ! Mon Cœur de Pierre est dynamité de toutes parts et il n’en reste plus beaucoup de pierre autour, ce qui me rend beaucoup plus sensible maintenant. Est-ce un bien ? L’avenir me le dira.
Papa si seulement je pouvais te manquer, « Je t’aime mon père chéri », mais je ne saurai jamais te le dire car mon cœur a été brisé depuis mon adolescence par ton état, mais sache que loin de toi, à plus de 8000 kilomètres de distance je pense tous les jours à toi et je souffre en silence sans jamais en parler à quiconque.
Pour finir, il faut que je t’avoue une chose que toute la famille sait sauf toi : voilà, je suis « Ноmоsехuеl » et fier de l’être, j’ai vécu avec un homme pendant 6 ans et il m’a quitté par ma froideur alors que je n’aimais que lui, je respirais pour lui.
Je t’envoie ce CD pour que tu l’écoutes, car la première fois que je l’ai entendu il m’a fait frissonner et j’ai pensé encore plus fort à toi, mon Papa que j’aime et qui a été guéri de cette maladie qu’on nomme ALCOOLISME.