Mon Dieu, de quel côté attaquer la pente... L'idée fusait en lui, heurtait les parois de son corps, et se trouvait tellement à l'étroit qu'elle jaillit ; il se forma un beau rétiсule de sang, s'échappant de l'emplacement de sa fontanelle, et cette manifestation prit les formes du point d'interrogation, lourd, massif, noir.
Mais de quel côté attaquer la pente ? Du fait que c'était un unijambiste et de plus un mot réduit à sa plus simple expression, soit la voyelle "A", certes les choses en étaient grandement simplifiées, mais pas au point qu'il n'ait pas à élire un côté, ce qui aurait été le cas si le mot avait appartenu à cette espèce toujours en lévitation, ayant au long des millénaires perdu l'usage de ses pieds et jusqu'aux organes même de la locomotion.
Oui, peut-être enlacer de toute la longueur de ses bras, saisir la chose avec cette tendresse jamais assez exprimée et ensuite pesant comme s'alourdit la cendre après une éruption volcanique.
Oui, avoir le bras assez long pour faire le tour du mot et l'enfermer, avec une сhаlеuг de fournaise, dans le cercle de son amour, et c'est ainsi qu'il prit le mot à bras le corps et au pied de la lettre.
Renoncer à l'escalade, se promener avec les yeux sur les pentes, imaginer ce qui serait une ascension, se voir plantant un drapeau au sommet en signe de propriété, et décidément ne point vouloir de cette victoire facile et tellement vaine : prendre le mot au pied de la lettre est une émotion qui tгапsperce toutes les limites, et vous nimbe d'un orangé ardent, comme si deveniez un arbre fruitier.
Climax, le Samedi 29 Août 2015.