J'ai lu sur un article que ce jeune serait un étudiant en mode.
C'est surement pour ça que l'agresseur dit l'avoir vu avec un sac à main.
Personnellement je n'aime pas les folles (mais chacun fait ce qu'il veut), tout comme je n'aime pas ces nombreux accèsoires de modes, censés être pour les hommes...mais qui finalement font autant femme que homme...
Bref, pour en revenir à l'agression, ce n'est pas normal que ça dur encore, mais attendez-vous à en voir encore davantage quand le droit au mariage/adoption sera passé.
Concernant la sanction, elle n'est pas assez lourde à mon goût, une bonne claque dans la gueule n'aurait surement pas été de trop
Merci d'avoir publié ce fait divers. Pour une fois, un tribunal, malgré son extrême clémence, a jugé dans le bon sens. Personnellement j'aurais condamné ce crétin (sorry pour l'expression, c'est ce que j'ai trouvé de plus doux) à une peine nettement plus lourde.
L'homophobie est aux yeux de certains quelque chose de tellement naturel, que seules de lourdes peines pourront faire réfléchir les gens là, de plus il faudrait sérieusement songer à condamner également tous ces gens qui ont des discours qui incitent à l'homophobie, comme certains partis politiques et responsables religieux.
Violences homophobes devant un lycée carolomacérien
CHARLEVILLE-MÉZIÈRES (Ardennes).
Un lycéen a été condamné hier pour avoir agressé et insulté un autre élève en raison de son orientation sехuеllе.
Mardi, devant le lycée Armand-Malaise, à Charleville-Mézières, Adrien*, élève en classe de seconde, fume une cigarette avec deux amies. Il se fait saisir par la nuque puis par le col par Victor, également élève de cet établissement professionnel et âgé de dix-huit ans. Cette prise à partie est complétée par ces propos : « Sale pédé ! Je vais b... ta mère, la p... ! Les homos, il faut les brûler ! » Ces paroles sont rapportées par Adrien et ses amies. Dans le bureau du proviseur où il est conduit, Victor explose : « Oui, je suis homophobe ! »
Interpellé par les policiers, le jeune homme est placé en garde à vue. Aux enquêteurs, il déclare : « Ce que je n'aime pas chez lui, c'est surtout ses manières ! » Le voilà poursuivi pour violences aggravées par deux circonstances : que celles-ci aient eu lieu devant un établissement scolaire et qu'elles aient été motivées par l'orientation sехuеllе de la victime.
Adrien, qui est hоmоsехuеl et n'en fait pas mystère, se voit délivrer trois jours d'ITT. Hier après-midi, les deux élèves se sont retrouvés dans la salle d'audience du tribunal. L'un, jugé en comparution immédiate était dans le box des prévenus, le second sur le banc des parties civiles.
Victor, qui n'a aucun antécédent judiciaire, minimise. Certes, il admet bien une « bousculade », reconnaît quelques « insultes » mais pas celles à caractère homophobe. Se dit « impulsif ». Et ajoute : « J'avoue un truc : quand je l'ai vu arriver le jour de la rentrée, j'ai ri [...] Il avait un sac à main ».
S'il a attrapé Adrien par la nuque, c'est même parce que celui-ci l'aurait « provoqué » quelques heures plus tôt, à la cantine, au terme d'une bataille de boulettes de pain. Et enfin, il dément avoir stigmatisé Adrien sur sa sехualité depuis la rentrée, comme ce dernier l'affirme.
« Je savais pas... »
Vite, les propos de Victor se révèlent d'une extrême maladresse. « Oui, j'ai bien dit ''T'es qu'un sale pédé !'' mais après, ça a été mal interprété ». Sous les regards atterrés des avocats et magistrats, le prévenu s'enfonce encore : « ''Pédé'', dans notre groupe d'amis, c'est une victime ou quelqu'un d'un petit gabarit ». L'avocate de la partie civile moque : « Faudra penser à apprendre la définition des mots ! »
Sentant confusément qu'il s'est mis dans de très sales draps, stressé par la solennité des lieux, Victor s'agite : « Sur la tombe de mon grand-père, je jure que j'ai jamais dit ça ! ». Il écrase une larme et s'étrangle d'émotion sur ces mots : « Oh, je pourrais vous en raconter des choses qui font que j'ai du mal à me contrôler... »
Quelques questions supplémentaires du président et Victor livre son chef-d'œuvre : « Oui, j'ai bien dit que j'étais homophobe dans le bureau du proviseur mais je ne savais ce que ça voulait dire !
- Oh... Ce mot, c'est quand même pas réservé à une élite intellectuelle.
- Je savais pas... Et je serais homophobe, j'aurais pas d'amis hоmоsехuеls comme j'en ai ! [...] J'ai pas saisi les répercussions de ce que j'ai dit ! »
Entre deux sanglots difficilement contenus, Victor se fait remettre la tête sous l'eau par l'avocate d'Adrien : « Il pleure sur ses malheurs mais au lycée, c'est un cador ! Alors, que ce soit moins drôle pour lui aujourd'hui, je le conçois ! Mais il pourrait quand même assumer ! »
Puis Adrien avance à la barre. Réitère ses accusations. « Bien sûr », c'est parce qu'il est hоmоsехuеl qu'il est « harcelé » par quelques élèves - dont Victor - depuis la rentrée. Très calme, semblant par moments résigné, l'adolescent développe : « Les insultes, c'est mon quotidien. Après, quand on en vient aux mains, il faut faire quelque chose [...] Racisme, homophobie, on apprend ces mots-là en cours... Moi, personne ne me soutient. J'avance seul. »
Des propos qui n'apaisent guère le prévenu : « Hé, s'il m'a pris pour le fils d'Hitler, c'est son problème ! » L'homme du box, tel un fil électrique dans lequel passerait trop de courant, s'excuse brièvement « pour les propos tenus ». Puis s'agace franchement : « Ce que je pense de cette histoire ? C'est ridicule ! J'ai jeté une boulette de pain et je me retrouve là. Alors que chaque jour, des hommes se font tuer, des femmes se vont violer et des banques se font braquer [...] Alors que je suis en terminale et que j'ai six dossiers de quinze pages à préparer ! ». Son avocate baisse la tête, consternée.
« Vous le résumez à sa sехualité »
Lors de sa plaidoirie, l'avocate d'Adrien tonne : « S'il croit qu'il est là pour une boulette de pain, c'est qu'il n'a rien compris ! Monsieur, vous me faites peur de ne pas supporter cet adolescent qui est hоmоsехuеl et ne s'en cache pas. Mais que voulez-vous qu'il fasse ? Qu'il se cache ? Je vous le dis : méfiez-vous du monde homophobe, ça peut mener à des violences que vous n'imaginez pas » La voix se fait plus sombre : « Adrien, vous le résumez à sa sехualité. Alors moi, je vais vous dire deux mots sur lui : sa mère, elle n'a connu que l'hôpital psychiatrique ; son père, il est comme vous : homophobe. Alors il l'a mis dehors. Et Adrien a été mis en foyer. Et - il m'a autorisé à vous le dire - aujourd'hui, il est gravement malade ! » Dans la foulée, la substitut du procureur requiert un an de prison avec sursis.
L'avocate de la défense, visiblement mal à l'aise, résume justement : « C'est le procès de la bêtise ». Dans un bref élan d'optimisme, elle assure que Victor « a compris la gravité des accusations qui pèsent sur lui ». Son client, au moment de prendre une dernière fois la parole, s'excuse sans qu'on sache véritablement de quoi.
À l'issue du délibéré, Victor est condamné à quatre mois de prison avec sursis, 70 heures de travail d'intérêt général à effectuer dans les dix-huit mois. En outre, il devra se faire soigner pour son impulsivité et, bien sûr, indemniser la victime.
Au même moment, la ministre Najat Vallaud-Belkacem présentait une batterie de mesures destinées à lutter contre l'homophobie et d'autres discriminations. Y'a encore du boulot.
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