À l'origine de ce genre de malaise sans gravité autre que les circonstances dans lesquelles il se produit, il y a le nerf vague, nommé aussi pneumogastrique.
Au niveau des effets de ce qui se passe par cette voie sensible, on peut le situer à bon droit au centre de ce qui défini notre état d'anxiété ou au contraire de détente.
On est assez différents les uns des autres au niveau de l'ехсіtabilité de ce nerf.
Les plus "sensibles" connaîtront assez vite ses crises quand d'autres feront leur vie sans qu'il ne fasse aucune crise.
Comme il innerve les poumons, le cœur, le foie, l’estomac, la rate et les intestins, cet acteur majeur de notre système parasympathique ne l'est pas toujours…
Il se ramifie avec d'autres effets comme la voix, via le nerf récurent ou la pression sanguine via la dilatation-contraction des vaisseaux.
Bref, sans que rien de physique ne soit vraiment atteint, il peut foutre un sacré bordel…

Effectivement, pour les plus sensibles, une simple déshydratation peut suffire.
Me concernant, des situations de stress intense m'ont déjà mit en rideau, par le biais de fortes émotions, de fortes douleurs ou de fatigue extrême.
Je n'ai pas compté précisément mais une dizaine de malaises me semble un chiffre réaliste.
Ce n'a pas été le cas dans l'événement que j'ai relaté qui a été le seul avec cécité temporaire sans perte de connaissance (je continuais à entendre le ronronnement du frigo, par exemple), mais la suite logique d'un malaise vagal pour moi aujourd'hui, c'est la crise convulsive.

Je suis maintenant un vieux routier sur la question: Je sens très bien venir le malaise vagal.
Dans l'année écoulée, j'en ai eu un chez le dentiste, dans la salle d'attente et trois dans la même semaine lors de mon dernier déménagement.
A chaque fois, je me suis mis en pls et j'ai attendu que ça passe; le simple fait de se retrouver allongé et d'attendre un peu suffisant à faire passer.
Mais, dans la période qui avait précédé, j'avais fait deux malaises plus massifs, avec perte complète de connaissance et convulsions.
Même début mais je finis au sol hs, raide avec des secousses et je grogne comme un сhіеп, dixit ma femme…
Le premier, c'était suite à une coloscopie à l'ancienne, sans anesthésie.

Douloureux sur le moment mais encore plus une demie-heure plus tard alors que j'étais dans la chambre de l’hôpital de jour qui m'avait accueilli.
Bref, je suis parti en rideau pendant dix minutes-un quart d'heure; le temps qu'a mis un café bouillant tout juste servit à devenir froid.
Sensation de revenir de nulle part sans savoir qui on est, où on est, qu'est-ce qu'on fait là avec du monde autour de soi qui s'affaire alors que, soi-même, on est dans une détente extrême qui suit la crise de convulsions.

D'ailleurs, c'est cet épisode hospitalier qui a mis en lumière, personnel médical à l'appui, que le malaise vagal tournait bien chez moi en crise convulsive vraie, ce qui n'est pas la généralité du genre.
L'autre fois, de l'ordre de moins de cinq minutes, c'était chez le véto; pas pour moi mais pour mon сhіеп que j'amenais mourant, probablement pour l'injection terminale…
Alors que j'étais persuadé que sa route s'arrêtait ce jour, la vétérinaire me dit que ma сhіеппе est effectivement mourante en l'état mais qu'il y a encore moyen de l'opérer, et qu'elle va s'en sortir.
Et bien, cette nouvelle inespérée, provocant chez moi un soulagement aussi inattendu qu'hypotenseur, m'a fait calancher, moi.

La scène: Ma сhіеппе allongée sur la table la perfusion plantée dans le dos, ma femme tenant la poche d'une main et, de l'autre, votre serviteur qui était en train de s'écrouler !
La véto, qui nous expliquera à mon réveil qu'elle supporte tout venant d'un animal mais pas du tout la situation de détresse chez les gens, se barre dans son labo, non pas pour appeler du secours mais par panique personnelle…

Bref, une situation cocasse avec Madame qui avait dû accompagner ma chute, tenir la perfu, retenir le сhіеп qui se demandait ce qui m'arrivait et voulait utiliser ses dernières force pour venir près de moi, rappeler la véto à la rescousse et la rassurer en lui disant que je n'allais malheureusement pas mourir et qu'elle devrait encore me supporter un moment.

Bon, j'arrête de raconter ma vie mais c'est cool de la raconter; ça veut dire que je ne suis pas encore mort !


