En réponse au message de fitnsport75 :
"L'amour n'est pas seulement un sentiment, il est un art aussi"
Je ne me retrouve pas dans cette définition…
L'amour n'est ni un sentiment, ni un art mais une perception personnelle dirigée vers l'autre.
Ce n'est pas, à mon sens, quelque chose que l'on entreprend, comme une œuvre.
Cela ne me semble pas non plus être un talent.
Je ne crois pas que ce soit quelque chose que l'on peut perfectionner.
L'amour ne me semble pas comparable à un sens commun comme la vue, le goût ou l’ouïe.
On peut devenir observateur, éduquer son palais, travailler son oreille.
Cela ne me semble pas être le cas de l'amour.
L'amour est un dépassement de soi dans le sens que l'on aime plus (+) que soi.
C'est un détournement de l'amour propre, quelque part.
Il peut même supplanter complètement son "soi-même": On s'oublie complètement.
Ce dernier amour est rarissime; je pense personnellement que c'est même un "one shoot".
Ensuite, on peut passer sa vie dans l'espoir d'une nouvelle dose aussi bonne mais rien ne sera pareil à cette première prise de blanche…
Mais même la première est, par définition, éphémère.
Elle est invivable dans la durée et, heureusement, notre naturel reprend progressivement le dessus.
On aime alors en existant; c'est moins fort mais alors gérable.
C'est seulement là, à la rigueur, que l'amour se travaille.
Le temps qui passe en fait un ouvrage.
Sur ce chef d'œuvre est en péril, il va falloir exercer cet art, non pas de l'amour mais de l'attachement.
Sentiment que je décrierais comme un syndrome post-traumatique qu'il ne faut surtout pas soigner pour cette histoire commune qui commence avec une mèche allumée qui fait partir le feu d'artifice.
Puis le silence vient, la pénombre se fait et l'on découvre que l'on est si bien ensemble que cette intimité tranquille mérite que l'on s'y attarde.
Le tumulte nous a serré l'un contre l'autre; l'éblouissement nous a aveuglé, l'autre est devenu sans défauts, parfait pour soi.
Ensuite, pourquoi pas, on peut considérer l'amour comme un ouvrage et construire quelque chose à deux qui empreinte à l'art le fait de magnifier l'ordinaire et de sublimer cette banale habitude d'être ensemble…