En réponse au message de sirceron :
Il n'existe pas dans l'histoire du monde pareil assemblage d'états aux intérêts divergeants qui n'ait pas explosé sous le poids de ses contradictions. Le dernier en date étant celui de l'URSS. Pourquoi ? Parce qu'un état suppose le partage de structures communes fonctionnelles et plus largement d'un sentiment d'appartenance commun, ce que les sociologues appellent une afectio societatis. Ce qui n'est pas le cas dans l'UE à l'inverse des USA. Le mec qui vit dans la côté est américaine, si une opportunité se présente, il prend sa caisse et va sans problème s'installer sur la côté ouest, parce qu'il y a une afectio societatis. Dans l'UE, il n'y a pas cette mobilité parce qu'il n'y a pas de peuple européen. Il y a des peuples européens et une civilisation européenne. Comme disait De Gaulle, on ne fait pas d'omelette avec des oeufs durs. Le fait d'être contigus géographiquement ne suffit pas à déterminer des intérêts communs : la réalité du monde c'est que nous avons affaire à une intrication d'intérêts complexe qui ne se limitent pas aux frontières de l'UE. C'est pourquoi l'Allemagne torpille l'industrie des pays du sud de l'Europe dont la France et c'est aussi pourquoi des entreprises françaises comme Renault ont fait alliance avec des entreprises hors UE pour se défendre. En plus la législation européenne de lutte contre les abus de position ԁоmіпапtе empêche la création de champions européens.
Pour moi ce rêve d'empire européen ( oui oui c'est bien un empire) est une utopie. Et une utopie, c'est toujours une dystopie qui n'a pas été vécue par ses défenseurs. Ou dit autrement une dystopie c'est l'utopie qui a été vécue et expérimentée par d'autres.
Personne n'a jamais réussi à unifier l'Europe, c'est l'endroit du monde le plus divisé. Ce qui n'a jamais eu lieu en plus de 2000 ans d'histoire n'arrivera pas. En revanche tout ceux qui ont essayé (Charlemagne, Charles Quint, Napoléon, Hitler et Staline) n'ont jamais réussi, et leurs projets ont abouti à un affaiblissement considérable des pays concernés, avec des pertes humaines atroces.
L'UE en une seule image :
C'est vrai. Ce sentiment d'appartenance commun n'est pas assez développé parmi les états Européens. On a sans doute voulu aller trop vite, trop tôt. Mais ce sentiment est quand même un peu plus développé qu'à l'époque de Charlemagne !
Je reste convaincu qu'on est plus fort ensemble qu'individuellement, si tant est que chacun tire dans la même direction bien sûr, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Mais j'ai bon espoir que dans quelques dizaines (centaine ?) d'années, ce sentiment sera suffisamment fort pour que l'UE trouve toute sa place. Après tout, ce n'est pas très long sur l'échelle de l'histoire Européenne.