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Pierre Séel (page 2) - Homosexualité

Sujet de discussion : Pierre Séel
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 9 août 2011 à 16:53
    Il n'y a pas de "devoir de mémoire" : cette formule-là est un stéréotype, mais par contre il existe la nécessité qu'ont tous les êtres humains de se tourner vers leur passé, pour mieux envisager leur avenir.

    Pierre Seel, alsacien, a été déporté pendant la Seconde guerre mondiale, en vertu d'un article de loi anti-hоmоsехuеl maintenu par la République de Weimar, et ce contre les pétitions courageusement menées par le professeur Magnus Hirschfeld (dont les nazis saccageront l'institut dès leur venue au pouvoir, accession au pouvoir possible grâce aux voix du parti catholique "Zentrum"). Pour Hirschfeld, renvoyons à "Race d'Ep" de Guy Hocquenghem.

    Et il fut déporté, en vertu d'un article de loi "démocratique", dont se seront saisis les exaltés de la pureté du sang et de la communauté aryenne, que "contaminaient" les hоmоsехuеls, les gitans, les juifs, les "dégénérés", etc... Rappelons que l'Alsace avait été, de suite, intégrée dans le Reich lors de la signature de l'armistice par Pétain.

    Le livre de Seel est un puissant témoignage, et effectivement il aura été le seul Français à braver la chape de plomb de ses propres préjugés et des haines sociales, pour laisser la trace de son amour, et de ce qu'il lui en a coûté. Et, en Allemagne, les témoignages n'auront guère abondé : ils auront été recueillis à la fin de la vie des victimes... puisque la République de Bonn, la très démocrate-chrétienne, aura maintenu jusque vers les années 1980 l'article-même qui les avait conduits en prison puis en camp de concentration.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 9 août 2011 à 17:14
    Un intervenant plus haut a raison de ne pas aimer le mot "race" pour l'appliquer aux humains : il n'y a pas de races humaines. Je suggère de reprendre au déporté Antelme le titre de son ouvrage : "Le genre humain", pour souligner l'unicité de l’espèce humaine, parmi les êtres vivants de cette planète.

    Par ailleurs, entendons-nous, je ne dénigre pas le "devoir de mémoire", mais c'est une expression qui a donné lieu à des compétitions "mémorielles", à des pesées de la douleur et de l'horreur, et à un dépeçage de l'histoire devenue inintelligible à force d'être tirée à hue et à dia et qui, de science humaine, s'est vue transformée en instrument venant ici renforcer le panthéon national (M. Sarkozy voulant faire lire la dernière lettre de Guy Môquet, "oubliant" que le jeune Guy luttait certes contre l'occupation nazie mais aussi pour que la vieille société disparaisse) et là justifier des politiques de ségrégation et de massacre (Israël s'érigeant de manière pour le moins indue en héritier légitime des six millions de Juifs exterminés, massacre industriel évoqué de manière obscène à l'appui de sa politique originelle et continuelle d'expulsion et de terreur armée envers les Arabes de Palestine).

    La mémoire du génocide des Juifs d'Europe n'est pas une affaire de Juifs, pas plus que la mémoire de la déportation des hоmоsехuеls n'est celle des homos : c'est l'affaire de tout un chacun ; là est tout mon propos.

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