Bonjour à j'aimerai débattre sur la liberté d'avoir des enfants pour tous.
Dans un pays comme le nôtre , on interdit la pma aux couple de même sехe ou encore l'adoption .On remet en cause l'avortement.
Est ce que les femmes et les hommes n'ont toujours pas le droit de disposer de leur corps ?
Ils y aussi d'autres types d'annonce ou des couples de femmes qui demande un donneur simple sans paternité. je trouve cela peut être un peu égoïste , je suis peut être un peu trop subjectif sur le sujet.
Je pense qu'il faut éviter les confusions : le droit à disposer de son corps n'est pas absolu au point de tout autoriser. Il est, et doit être tempéré.
Si, au nom de ce droit, une femme peut avorter tant que l'enfant à naitre est considéré comme une partie de son corps ; on ne peut pas considérer que le droit à disposer de son corps autorise une personne à créer la vie dans n'importe quelle circonstance et n'importe quelle condition. Un enfant, une fois né et même un peu avant de naître, n'est plus un morceau de barbaque dont on dispose.
De même, ce fameux droit à disposer de son corps se heurte - et c'est heureux - à un autre principe juridique ; celui de la dignité, à partir duquel on a forgé - par jurisprudence puis par la loi - le principe d'indisponibilité du corps humain. Or, certaines techniques de PMA impliquent justement la conclusion de contrats ayant pour objet un corps, puis un enfant. Cela n'est pas acceptable en tant que tel : si le corps est une chose, sa nature est singulière. Elle doit demeurer hors du commerce, et plus généralement hors du patrimoine individuel. Ce cas de figure mérite un encadrement extrêmement strict et rigoureux, tel qu'il existe à propos des libéralités acceptées pour le sang, les organes, et les substances ou tissus corporels incapables de vivre par eux-mêmes.
Enfin, au nom de l'égalité entre hétéгоsехuеls et hоmоsехuеls, on ne peut s'autoriser à légiférer à tout va, tel un éléphant dans un magasin de porcelaine. Cette égalité revendiquée ne crée pas un droit absolu à la maternité ou à la paternité, car la notion d'égalité en elle-même n'impose que de traiter de façon identique les situations identiques. C'est le cas lorsqu'on parle d'amour et du besoin de protection mutuelle au sеіп des couples ; mais ce n'est plus exactement le cas lorsqu'on prend en considération les questions relatives à la naissance d'un enfant, qui possède des droits indépendants de ceux de ses parents.
La généralisation de la PMA emporte non pas un bouleversement, mais une redéfinition des structures familiales et sociales. Il faut avancer avec prudence et penser à l'enfant autant qu'à tous ces parents potentiels éprouvant le désir compréhensible d'élever un enfant. Celui-ci peut se trouver dans une place inconfortable, écartelé entre les quatre notions très dissemblables de maternité ou paternité biologique, affective, sociale et juridique. Elles peuvent reposer sur des personnes réunies, différentes, et/ou éventuellement multipliées en cas de coparentalité.
Bref, il ne faut pas dévoyer les grands principes juridiques au nom du militantisme. Dans quelques années, une évolution à propos de la PMA pourra nous paraître tout à fait normale et justifiée, parce que l'on aura redéfini clairement les structures familiales, et que la société aura accepté le changement. Mais il ne faut pas tordre les principes fondamentaux de notre droit en espérant passer en force : l'évolution - peut-être légitime ; peut-être aberrante - s'en porterait à jamais entachée, faute de reposer sur des bases sociales et juridiques indiscutables. Elle serait fragilisée
ab initio, et remise en cause d'autant plus facilement dans le futur.