La résilience, c'est un résultat, pas un objectif…
Il ne sert à rien de dire à quelqu'un: "Sois résilient", avec toute la bienveillance qu'il peut avoir dans ce conseil.
Pour bien saisir cela, posons nous la question inverse:
Qu'est-ce que la non-résilience
Cérébralement, tu peux faire de la résilience par rapport à ton passé, pas au sujet de ton présent.
Dans la non-résilience, ton passé n'est pas dans le tiroir "mémoire" de ton cerveau; il est encore dans la case "actualité du jour" même pour des événements qui datent parfois de dizaines d'années.
C'est ce qui explique que l'on puisse être encore affligé au quotidien pour des événements anciens.
C'est ce qui fait aussi que souvent, mettre les points sur les i de ceux qui en souffrent en voulant leur faire voir les choses en face leurs est souvent insupportable; le déni étant pour eux une protection chère à payer mais une protection quand même.
Pour certains, et là, ça devient très compliqué, le cerveau enfuit, par auto-protection, tellement ргоfопԁ le traumatisme qu'il s'ensuit une amnésie des événements et donc des causes réelles qui ne sont plus à la "surface" de l'individu.
C'est l'évocation répété qui fait "ranger" le traumatisme dans le tiroir de la mémoire et qui le transforme en "souvenir" parfois difficile mais qui ne hante plus l'individu.
Certains y arrivent tout seul, en écrivant pour eux-même ce qui leur est arrivé.
Le fait d'en parler simplement est moins efficace mais, avec la répétition, ça le fait parfois.
Mais pour pas mal de gens, le traumatisme en question est tellement durement vécu qu'il faut le faire sous traitement anxiolytique parfois lourd et en milieu hospitalier pour crever l'abcès en faisant en sorte que la douleur de l'évocation soit gérable et le soulagement durable.
À ma connaissance, cela s'est fait en premier en Allemagne dans un service qui voyait plus de 50% de gens en post-trauma sortir de leur enfer personnel.