Je regrette une semaine avant la mort de mon Simon, alors qu'il était d'une minceur cadavérique, parce qu'anorexique, de m'être laissé dire par lui : "Au fond, tu ne m'as jamais aimé" !
Je n'ai jamais revu Simon vivant, il allait chez ses parents, des ânes qui ne l'auront pas fait hospitaliser, de sorte que Simon est mort d'un crise cardiaque chez eux.
Je regrette, ргоfопԁément, et cela me coûte des larmes et des effondrements іпtіmеs, et une mélancolie toujours tapie en moi, qui me ronge, et dont depuis cinq années je peine à ma décoller, je regrette de ne pas avoir eu la présence d'esprit de dire à mon Simon vivant que "Si, je t'ai aimé, соuіllon !"
Quand bien même cela était difficile, en raison de nos pathologies réciproques, je t'ai aimé, quand bien même il y avait plus que des frictions, moi je me rappelle que tu trimballais la nourriture pour me faire à manger, je me rappelle qu'il n'y avait pas que des acсumulations pharaoniques rue Félix Brun où nous habitions, je me rappelle tes gestes d'offrande parce que j'étais ton petit Serge que tu aurais aimé "serais-je borgne", et "malgré mes tics et mes TOCs".
Et moi, qui n'ai revu Simon que posé sur du zinc, mort, pour lui tenir le main gauche pendant deux heures et demie, avant qu'on ne le scelle dans un cercueil, pour emporter son corps au cimetière municipal de Loulé (Algarve), moi je me souviens.
Les mots comptent infiniment, les mots sont notre рlапche de salut, les mots sont nos ambassadeurs quotidiens.
Et moi, qui ait été amoureux de la langue portugaise aussi, moi qui ai décidé de faire de celle-ci une langue de travail et de laquelle je traduis, je ne pourrai que dédier à mon Simon, "com carinho, com amor e com ternura" (avec affection, avec amour et avec tendresse") la première longue traduction, du portugais vers le français, que j'aurai faite et qui sera publiée (il reste encore bien du travail).
Et ce sera publiquement, oui, "com carinho, com amor
e com ternura", parce que l'amour, serait-il féroce
avec des mélanges de grands aЬапԁons l'un à l'autre,
doit être signifié pleinement !.C'est la seule manière de ne pas mourir de mélancolie, quant à ce qui est de moi !
Et, pour cerner ce regret capital, il s'agit de ne pas user de généralités et d'imprécisions ; au contraire, il me faut viser juste, et réparer ce que j'ai raté, par un manque d'esprit d'à-propos difficilement toujours présent, surtout quand une telle énormité vous est lâchée !