Le poète ne veut entendre que des bravo.
Il condescend à penser pour eux des mots et des vers pour les travailler comme de la terre.
Quelle imposture que cette mauvaise herbe qui en ressort.
Le jardinier abusé pensait à de la bonne semence.
Et voilà son bon grain d'où surgissent des épines.
Dieu et son sanctuaire hanté par la vermine…
Rien n'est perfection dans un monde de регvегsіоп.
Le rêveur lui-même se donne du mal et le retrouve dans son bien.
Le bon mot à peine couché bientôt agonise.
Se mettant à puer sous l'effet de la lyse.
Produit d'élite à déverser sur le peuple аu lіtre.
Ordonnance des maux qui font des mots.
Mal-être à suivre à la lettre.
Pédant arrosant, pire que vulgate latine,
L'esprit de soupirants d'une pluie magnanime.
On se doit d'applaudir, surtout sans réagir.
Dire ce que l'on pense est déjà une offense.
Faut-il bac +12 en guise de pertinence ?
Faut-il compter des pieds pour te les casser ?
Longue vie au poète qui, à l'encre de Chine,
Tente de faire leçon tel à grand coup de pine.
Sa prose est parfois belle, elle incline au sublime.
Pourquoi donc la gâcher à coup de barre à mine ?
Mets ton orgueil au placard, reviens sur terre, range tes majusсules.
Partage au lieu d’assener; prends l'écho de tes vers en tant que discussion entre semblables et non comme bavardage d'élèves turbulents.
Tu n'es pas en haut d'une chaire, membre du commun des mortels.
Tu as l'impression de prendre cher ?
Souviens toi de n'être que de chair,
Ne sois pas alcoolique caché derrière son verre.
Viens plutôt au comptoir et, de tes vers, offre la tournée.
Tu y trouvera des éclats de rire, des tapes sur l'épaule.
Rien d'académique chez tes convives mais le bonheur simple du рlаіsіг partagé…