Aimer, c'est un vaste sujet…
Aimer son homme ou sa femme, aimer ses enfants, aimer son сhіеп: Autant de facettes d'aimer.
Je commencerai par les сhіепs.
Pour moi, c'est le coté animal qui prime (non, je ne suis pas zооphile).
Quelque chose de non réfléchi, de spontané.
Un association hiérarchisée avec un ԁоmіпапt et un ԁоmіпé, un qui dépend de l'autre sans que cela soit un problème.
On devient le mаîtге de son сhіеп et cela veut dire que l'on va pourvoir à ses besoins, à sa santé, à ses епvіеs d'être souvent avec son mаîtге, de partager ses activités.
Coté сhіеп, c'est un lien de dépendance fort.
Certaines races plus que d'autres mais le minimum est déjà élevé.
Je ne dirai pas que le сhіеп aime son mаîtге mais qu'il lui est inconditionnellement attaché.
Il forme avec lui une équipe; il se sent mieux avec lui que sans lui.
Coté enfants maintenant:
Ça commence comme avec les сhіепs: Un choc.
C'est lui (ou elle); c'est mon enfant; je ne le connaît pas mais c'est déjà toute ma vie !
Cette description peut paraître excessive mais je l'ai vécu comme ça.
En l'espèce, un petit bonhomme que je voyais forcément pour la première fois, tout comme ce qu'il portait et que j'ai reconnu sans hésitation aucune parmi une demi-douzaine de bébés dans une pièce de la maternité.
Pourtant, je savais à la second où je l'ai vu que c'était lui, de façon complètement animale, filiale, non connectée à l'intellect.
Ensuite, on s'en occupe beaucoup, il nous bouffe pas mal de temps libre et d'heures de sommeil et on va vite se rendre compte qu'un bonne partie de notre pouvoir d'achat va y passer.
C'est aussi un moment de la vie où, alors que c'est sa femme qui comptait le plus, cela devient ce truc même pas propre…
Un partage d'amour qui se passe bien quand les deux parents sont dans le même trip et qui se passe moins bien quand un des deux se sent plus ou moins mis de coté.
Puis le petit monstre passe de bébé à enfant, adolescent, adulte, si on a bien fait le boulot…
J'ai beaucoup aimé mes enfants mais il s'agit surtout d'un acte unilatéral, ceux-ci étant des éponges qui ne se "pressent" pas le le rendre…
Non pas que j'ai eu des enfants ingrats mais je crois que c'est la logique des choses: Un enfant trouve normal d'être aimé et il ne se rend pas forcément compte de son bonheur.
C'est quand il ne l'est pas qu'il réalise…
En fait, l'amour pour ses enfants est un investissement.
Le retour ne se produit jamais à coup sûr, c'est toujours du long terme et on est pas à l'abri d'un crack boursier.
L'amour pour sa moitié, enfin:
Je dirai que c'est en plusieurs phases.
Les yeux d'abord: On remarque quelqu'un qui émet une onde vis à vis de laquelle on vibre.
Le contact s'établit, les choses se confirment ou pas dans le sens ou, chimiquement, il se passe quelque chose ou pas.
Si oui, on est mal car son propre jugement est mis à mal et, comme le ԁгоgué moyen, on va être à la merci des effets de nos hormones…
La conséquence de tout cela, c'est un état second qui se prolonge des mois, voire des années pour les plus sensibles aux produits.
Là, la question n'est plus sois ou l'autre car on existe plus, c'est l'autre notre "tout".
Bref, c'est pire qu'un сhіеп, pire qu'un enfant; c'est une extorsion d'identité qui fait que l'on est plus sois-même sans même pouvoir être quelqu'un d'autre car on n'existe plus que dans le regard de l'autre.
Heureusement, ça se calme à un moment et on revient à la réalité de qui on est.
C'est là que commence la vraie "histoire" d'amour; celle pour laquelle on décide vraiment quelle vie on mène avec sa moitié et quelle est sa place dans le couple.
C'est aussi dans cette phase que ça passe ou que ça casse car on est seulement à ce moment dans l'échange entre deux êtres qui existent pour eux-même et vont décider d'exister à deux.
Bref, tout ça pour dire qu'à la question: "Et vous, comment aimez vous ?", il est difficile de répondre simplement.
Ça dépend vis à vis de qui et, plus particulièrement dans le cadre d'une relation entre adultes, si c'est le début d'une relation ou sa poursuite.
La première partie étant surtout dépendante d'un état de fusion alors que la seconde étant surtout le résultat de sa propre personnalité…
Me concernant, je ne me suis retrouvé qu'une seule fois amoureux.
C'était avec ma femme qui était aussi la première femme de ma vie.
Au fond de moi et au risque de me tromper, je pense être quelqu'un qui n'aime qu'une seule fois.
Toute récidive ne sera, à mon sens, que des œufs de lompes au lieu du caviar…
Hors de ce one shoot, je suis tout à fait capable d'aimer encore mais ce sera un amour non fusionnel et plus dans l'intellect que dans la passion.
Donc, dans l'absolu, comment je pourrai aimer (dans le sens d'un couple autre que le mien); je ne peux répondre car je pense au fond de moi être face à une impossibilité…