Comme les commentaires de la connectique mondiale rendent signifiantes les morts des stars ; et cela devient une tragédie, Bopoils, un événement spectaculaire.
Ces morts en série me divertissent de la mort de ma sœur aînée, d'un cancer généralisé, le 12 décembre 2016. Point commentée par la juste indifférence planétaire à son égard.
La mort de ma sœur Nicole n'est pas insignifiante, elle est un événement semble-t-il, et peut-être cette mort a-t-elle eu lieu au service des soins palliatifs de l'hôpital de Rouen. Au moins pour un cercle familial restreint, dont les sentiments ne seront pas énoncés et amplifiés par les médias.
Rien de moins sûr que l'effort de mourir d'un individu, au temps de la communication spectaculaire !
Les "stars" nous jouent la "tragédie", Bopoils ; après tout, c'est leur métier que de jouer et de représenter à l'usage du public.
Pour mes lambeaux dispersés de famille, pour une minusсule partie des êtres humains, nous avons une mort digne : la dignité réside dans le fait que ma sœur n'est pas morte dans le silence d'une chambre désertée de ses proches, et sans l'attention de ma sœur Arlette.
Et, avant qu'elle ne soit dans le coma, je lui aurai parlé - au téléphone - de la belle ville de Lisbonne (un voyage commun), et de la clarté sans équivalent de la mer de Paille (l'estuaire du Tage).
Nicole avait beaucoup aimé Lisbonne ! Cette évocation l'a aidé à mourir.
Là, nous sommes à ras d'humanité commune !
Voilà mon contrepoint, Bopoils, merci, homme à роіls !